«Ça n’est pas lié à Marseille en grand» : Moscovici change la présidence de la chambre régionale des comptes de Paca
Pierre Moscovici est venu en personne à l’installation du nouveau président de la chambre régionale des comptes(CRC) de Provence-Alpes-Côte d’Azur avec lequel il a travaillé à la Cour des comptes. Il se défend toutefois de toute «décision politique» après les critiques de la CRC sur le plan Marseille en grand.
Passer la publicité Passer la publicitéC’est probablement son dernier acte fort en tant que président de la Cour des comptes, avant sa nomination officielle comme membre de la Cour des comptes européenne. Ce jeudi, l’ancien ministre Pierre Moscovici est venu en personne à Marseille pour l’installation du nouveau président de la chambre régionale des comptes (CRC) de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Xavier Lefort.
Le nom de l’ancien préfet de Guadeloupe a été soufflé au président de la République par Pierre Moscovici lui-même, qui assume «bien connaître» Xavier Lefort pour avoir travaillé avec lui pendant un an quand ce dernier était secrétaire général de la Cour des comptes. Fait extrêmement rare, la précédente présidente de la chambre régionale des comptes, Nathalie Gervais, a été congédiée au début de l’été par Pierre Moscovici en personne, quelques mois après que celle-ci présente un rapport très critique sur la mise en œuvre poussive du plan de développement de Marseille voulu par Emmanuel Macron, le plan Marseille en grand. Dans ce rapport, le suivi était notamment qualifié d’«indigent» par les magistrats de la CRC qui déploraient un projet «conçu de manière précipitée» au mépris de certaines «insuffisances intrinsèques».
Passer la publicité«Ce n’est pas lié au rapport sur Marseille en grand, martèle Pierre Moscovici. Cette décision n’est pas politique. Nous étions confrontés à un problème managérial interne qui devait être résolu. La période a été difficile mais elle est derrière nous. Les difficultés de managements survenus au sein de la Chambre régionale des comptes ont entraîné un départ à l’amiable de Nathalie Gervais. Je ne suis pas venu la débrancher, mais il y a eu un moment de flottement suite à une crise de gouvernance.»
Une histoire «ridicule» selon Moscovici
En novembre dernier, comme le révélait Le Figaro, l’ancienne secrétaire d’État à la ville et en charge du suivi du plan Marseille en grand Sabrina Agresti-Roubache avait accusé Pierre Moscovici d’avoir instrumentalisé le rapport de la Cour des comptes sur ce plan. «Le rapport devait être publié en juillet mais, après la dissolution, Pierre Moscovici ne l’a pas sorti parce qu’il espérait une place au gouvernement, affirmait alors Sabrina Agresti-Roubache. Il l’a ensuite fait en octobre, sans même me prévenir alors que j’étais la ministre responsable.» «Cette histoire est ridicule,» peste Pierre Moscovici après avoir rappelé que «le président de la République lui-même a souhaité une évaluation du plan dans la durée dès l’annonce de ce plan.» «En cinq ans de présidence de la Cour des comptes, je ne suis jamais intervenu sur les travaux de la chambre régionale des comptes», insiste Pierre Moscovici.
L’ancien ministre socialiste et commissaire européen a annoncé le 18 septembre dernier son départ de la Cour des comptes avec un poste à la Cour des comptes européenne en ligne de mire. Si sa nomination est confirmée, Pierre Moscovici prendra ses fonctions en janvier 2026. Pierre Moscovici, 68 ans, avait été nommé en 2020 premier président de la Cour des comptes, et a vu son mandat prolongé jusqu’à septembre 2026 par un décret daté du 15 juillet dernier reculant la limite d’âge à ce poste.