L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal est sorti de l'hôpital et reste en prison, selon le ministre des Affaires étrangères
Il est sorti de l'hôpital, mais reste incarcéré. L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu en Algérie, n'est plus hospitalisé mais est retourné en prison, a annoncé, mardi 28 janvier, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, lors d'une interview à Sud-Radio. "Boualem Sansal a quitté l'hôpital il y a quelques jours et est rentré en détention dans la prison où il est détenu, dans les environs d'Alger", a-t-il ajouté. Emmanuel Macron a demandé, le 6 janvier, au gouvernement algérien de libérer Boualem Sansal.
Le ministre a précisé que Paris tenait l'information de l'épouse de l'écrivain et que la demande française de visite consulaire n'avait pas été accordée par les autorités algériennes. Il a ajouté qu'il était "très préoccupé par sa santé" car l'écrivain est "malade". "Il est en contact avec son épouse, qui le voit une fois par semaine, épouse avec laquelle nous sommes en contact, ainsi qu'avec ses avocats. Et c'est ainsi que nous avons de ses nouvelles", a poursuivi Jean-Noël Barrot.
"Apaiser" les relations avec l'Algérie
Interrogé sur sa proposition de se rendre à Alger pour discuter avec les autorités algériennes, formulée il y a quelques jours, Jean-Noël Barrot a répondu : "J'ai dit que j'y étais prêt le moment venu pour reprendre l'ensemble des sujets et des dimensions de notre relation, que je souhaite voir s'apaiser parce que c'est la seule manière de rendre service au peuple algérien et au peuple français." Jean-Noël Barrot a également espéré "qu'une décision puisse être rendue le plus rapidement possible par la justice algérienne".
Boualem Sansal, âgé de 75 ans, est incarcéré depuis la mi-novembre en Algérie et poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal, qui sanctionne "comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l'Etat, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions". Selon le quotidien Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris des déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l'Algérie.