«Une scène d’une extrême violence» : qui est Olivier H., auteur présumé d’un meurtre dans une mosquée du Gard actuellement en cavale ?
Cet homme né en 2004 à Lyon serait récemment arrivé dans le Gard avec sa famille d’origine bosnienne. Il est suspecté d’avoir asséné une quarantaine de coups de couteau à sa victime.
Passer la publicité Passer la publicitéUne course contre la montre est en cours pour retrouver Olivier H., suspecté d’avoir poignardé à mort un fidèle dans la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard. Le fuyard, qui pourrait s’être rasé la tête pour se camoufler, présente un profil inquiétant : après son passage à l’acte, il a laissé entendre qu’il souhaitait «recommencer».
«Notre priorité est de le retrouver», indique ce dimanche au Figaro Abdelkrim Grini, le procureur de la République d’Alès. Pourtant expérimenté, le magistrat confie avoir eu «des frissons» en découvrant la scène de crime «d’une extrême violence».
Né à Lyon en 2004, Olivier H. s’est récemment installé dans le Gard avec ses parents, d’origine bosnienne, et ses frères et sœurs. Sans activité, il était jusque-là inconnu de la police et de la justice. Sa famille, de culture chrétienne, pourrait faire partie de la communauté des gens du voyage, indique avec prudence une source proche du dossier. Un de ses frères, âgé de 15 ans, a été placé en garde à vue hier avant d’être relâché.
Un «stratagème»
Vendredi, aux alentours de 8h30, Olivier H. pénètre dans l’enceinte de la mosquée de La Grand-Combe. Vêtu d’une doudoune et porteur d’un sac de sport, il tombe sur Aboubakar, un homme de 24 ans d’origine malienne. Décrit comme «serviable» et «sympathique», Aboubakar intervient régulièrement dans la mosquée pour passer un coup de balai.
Olivier H. et Aboubakar, qui ne se connaissent pas, échangent pendant une dizaine de secondes puis se dirigent vers la salle de prière. La scène est filmée par la vidéosurveillance de la mosquée. Les premiers éléments de l’enquête laissent penser qu’Olivier H. tend un piège à son interlocuteur en lui demandant de lui montrer comment faire la prière.
Les images montrent Aboubakar se prosterner et se mettre à genoux. L’auteur présumé exécute les mêmes gestes avant de se relever subitement et de sortir un grand couteau. Avec détermination et sang-froid, il poignarde alors sa victime, encore au sol, à une quarantaine de reprises, notamment au torse et à l’abdomen.
Olivier H. sort ensuite son téléphone et filme la victime en train d’agoniser. «Ton Allah de merde», «je l’ai fait», déclare-t-il dans une succession de propos décousus. Il laisse ensuite entendre qu’il veut «recommencer», selon le procureur d’Alès. Pour le magistrat, les faits laissent penser à «un stratagème élaboré dans l’intention de tuer un fidèle musulman». La préméditation ayant été retenue, une enquête a été ouverte pour assassinat. Les gendarmes de la section de recherches de Nîmes et la police judiciaire de Nîmes sont chargés des investigations.
Après ce crime, de nombreuses personnalités de gauche, dont Jean-Luc Mélenchon, appellent à «un rassemblement contre l’islamophobie» ce dimanche soir à Paris. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, rencontrera de son côté les représentants du culte musulman dans le Gard cet après-midi. Une sécurisation des lieux de culte musulmans dans le Gard et l’Hérault a été mise en place.