Quatre beaux finalistes pour le Prix Marcel Duchamp 2025
La compétition va être serrée cette année, encore plus que de coutume, avec le choix des quatre artistes nommés pour le Prix Marcel Duchamp 2025, l’événement qui entend mettre l’art «Made in France» à l’honneur. Ils sont tous les quatre déjà fort ancrés dans le cœur des collectionneurs et des institutions françaises. Ils réussissent cette fois à mieux brasser les disciplines : la sculpture avec Lionel Sabatté, né en 1975; la peinture avec l’artiste chinois Xie Lei et la Parisienne Eva Nielsen, tous deux nés en 1983; l’installation au plus poétique avec la Sud-Africaine Bianca Bondi, née en 1986. C’est dans les espaces d’Artcurial, à l’angle des Champs-Élysées et de l’avenue Montaigne, que l’annonce a été faite officiellement, ce mercredi 9 janvier à 19h29.
Deux hommes, deux femmes : la parité a été scrupuleusement respectée, encore une fois. Grande marraine de l’événement, l’ADIAF, l’Association pour la diffusion internationale de l’art français fondée par Gilles Fuchs et présidée depuis 2021 par Claude Bonnin qui mobilise 300 collectionneurs d’art contemporain, ne cède pas au dogme ambiant et se garde de tout langage inclusif dans ses textes. Un certain esprit français demeure.
Ces quatre artistes sont présentés clairement et devront s’affronter devant un jury de qualité pour emporter cette édition 2025 : de Xavier Rey, directeur du Musée national d’art moderne et président du jury, à Claude Bonnin qui incarne l’ADIAF; de Laurent Dumas, le patron d’Emerige au chantier pharaonique sur l’Île Seguin, ici en tant que Président du conseil d’administration de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, à Patrizia Sangretto Re Rebaudengo, grande collectionneuse italienne dont la fondation crée à Turin en 1995 est un «must» de l’art; de Fabrice Hergott, directeur du Musée d’art moderne de Paris réputé pour son amour fou de la peinture, à Aurélie Voltz, brillante et jeune directrice du Musée d’art contemporain de Saint-Étienne Métropole. Les artistes auront leur mot à dire via la Belge Ann Veronica Janssens et le plus français des Chinois Yan Pei-ming.
«Cette édition sera toutefois singulière. Après avoir été accueillie pendant 24 ans par le Musée national d’art moderne, la prochaine exposition du Prix Marcel Duchamp ne pourra avoir lieu au Centre Pompidou, qui va fermer pour des travaux de rénovation», souligne d’emblée le président de l’ADIAF, Claude Bonnin. Les prochaines expositions du Prix Marcel Duchamp auront lieu au Musée d’Art Moderne de Paris, de 2025 à 2029 inclus, grâce à un accord conclu entre l’ADIAF, le Centre Pompidou et le Musée d’Art Moderne de Paris / Paris Musées. L’exposition des nommés du Prix Marcel Duchamp 2025 s’y déroulera du 26 septembre 2025 au 22 février 2026, sous le commissariat de
l’historien de l’art et critique Jean-Pierre Criqui.
Petite fée blonde qui œuvrait, enceinte, au-delà du raisonnable, dans les jours froids de Lille 3000, Bianca Bondi a une détermination souriante. Elle a déjà une longue carrière, qui l’a conduite du Mamac de Nice au Casino à Luxembourg. Actuellement résidente à la Villa Médicis, Rome, elle a été présentée à la 15ème Biennale de Gwangju, du Castello di Rivoli à Turin et du MOCO, Montpellier... et c’est juste pour 2024 ! Son travail «implique l’activation ou l’élévation d’objets banals par le recours à l’eau salée et à des réactions chimiques en chaîne. Les matériaux avec lesquels elle travaille sont choisis pour leur potentiel de mutation ou leurs propriétés intrinsèques et symboliques». Elle est représentée est par la galerie Mor Charpentier (Paris et Bogota).
Lionel Sabatté, le Toulousain beau comme un pirate, est sorti diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2003. Il a débarqué sur la scène de l’art en sculptant des loups avec la poussière du métro, des temps lointains de la Fiac hors les murs, au Muséum de Paris. La sphère du vivant ainsi que les transformations de la matière dues au passage du temps se retrouvent au cœur de son travail. Il a entamé depuis plusieurs années un processus de récolte de matériaux qui portent en eux la trace d’un vécu : poussière, cendre, charbon, peaux mortes, souches d’arbres... Ses œuvres peuvent être des dessins, des miniatures baroques ou d’énormes sculptures comme à Chaumont sur Loire puis à Chambord. Il est représenté par la galerie Ceysson & Bénétière (Paris, New York, Koerich, Lyon, Genève, Saint-Étienne).
La rousse Eva Nielsen est diplômée de l’École des Beaux-Arts de Paris en 2009, et a également étudié à la Central Saint Martins School (Londres) ainsi qu’à la Sorbonne (Paris). Ses peintures hybrides «vont chercher dans le latex, le cuir, la soie et la sérigraphie de quoi offrir une dimension complexe et imprévue à des compositions picturales uniques». Ses œuvres ont déjà été exposées Ses œuvres ont été exposées dans des institutions majeures , du Kunsthaus Baselland en Suisse, au Mac/Val d’Ivry, de LACE à Los Angeles au Perm Museum en Russie , du Kunsthal Charlottenborg au Danemark au Palais Pisztory à Bratislava, en Slovaquie. Elle est représentée par la Galerie Peter Kilchmann (Paris / Zurich).
Enfin, l’artiste chinois Xie Lei. Il vit et travaille à Paris depuis 2006, est diplômé de la CAFA de Pékin et de l’ENSBA de Paris. «La plupart de ses
tableaux renvoient à des situations troubles ou inquiétantes, discrètement rattachées à des souvenirs littéraires et cinématographiques, ou bien puisées au creuset profond des sentiments. Il s’attache à la complexité des évènements, des situations et surtout à leurs ambiguïtés, leurs tensions.
La pratique de Xie Lei se singularise en délivrant une autre perception du temps, proposant de ralentir le regard et d’échapper aux ivresses de l’accélération et de l’immédiateté». Il est représenté et actuellement exposé par la galerie Semiose (Paris).