Emmanuel Macron donne ses orientations aux armées ce lundi, face à Donald Trump et à l'«accélération» des menaces
Emmanuel Macron doit donner ce lundi 20 janvier «ses orientations» aux armées face à «une accélération» des menaces qui nécessite à ses yeux un vrai sursaut de l'Europe, lors d'une cérémonie de vœux qui coïncide avec l'investiture de Donald Trump à la Maison-Blanche. Le chef de l'État se rend à Cesson-Sévigné, près de Rennes, pour ce rendez-vous annuel qu'il place cette fois sous le signe «de l'innovation, du cyber et de l'intelligence artificielle» à trois semaines du sommet sur l'IA qu'il organise les 10 et 11 février à Paris.
Ce quartier militaire accueille le Commandement de l'appui terrestre numérique et cyber, «créé en 2024 pour garantir la supériorité opérationnelle des forces terrestres», souligne l'Élysée. Ces dernières années, les vœux aux armées ont été l'occasion pour le président de défendre la loi de programmation militaire (LPM) pour 2024-2030, qui prévoit 413 milliards d'euros pour répondre à la multiplication des tensions internationales. «Au terme de la loi de programmation militaire, nous aurons doublé notre budget militaire en dix ans. Quel pays peut en dire autant? Et nous n'avons pas attendu 2022» et l'invasion russe de l'Ukraine «pour nous réveiller», a-t-il déjà plaidé le 6 janvier devant les ambassadeurs de France.
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«L’élection de Trump pose des questions sur la guerre en Ukraine»
Emmanuel Macron, chef des armées, pourrait donc reprendre l'avertissement de Sébastien Lecornu. Son ministre des Armées a prévenu début janvier que l'absence de budget pour 2025, en jachère en raison de la crise politique, était une «menace» pour «le réarmement» du pays car elle suspend la hausse de crédits prévue par la LPM, de 3,3 milliards cette année. Cette augmentation n'est «pas négociable» malgré le contexte général de restrictions budgétaires, a-t-il mis en garde. Le déplacement en Bretagne tombe le jour de l'investiture de Donald Trump à Washington, à laquelle assisteront d'autres dirigeants, comme la Première ministre italienne Giorgia Meloni, mais pas Emmanuel Macron, qui n'a pas été invité.
«Il y a forcément un écho, car l'élection de Trump pose des questions sur la guerre en Ukraine, le rôle de l'Otan...», glisse un proche du président, qui s'attend à des «annonces». «Si on décide d'être faibles et défaitistes, il y a peu de chances d'être respectés par les États-Unis d'Amérique du président Trump», avait martelé Emmanuel Macron dans son discours aux ambassadeurs. Il avait affirmé la nécessité de «coopérer» avec le tribun populiste, qui «sait qu'il a en France un allié solide». Mais il avait surtout réitéré son appel, qu'il devrait encore détailler lundi, à un «réveil stratégique» européen.