Couronne de Philippe Katerine, pupitre de Tony Estanguet, costume de Phryge... On a scruté la liste des reliques des Jeux de Paris 2024 mises aux enchères dimanche

Philippe Katerine est à vendre. Pardon, le Philippe Katerine de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. Celui qui a débarqué déguisé en Dionysos, peinturluré en bleu, vêtu uniquement d'un slip, nonchalamment allongé devant un parterre de danseurs. La couronne que portait le chanteur ce soir-là, ainsi que les guirlandes de faux fruits et de feuilles, vont être mises aux enchères, dimanche 13 avril, à la Maison du sport français, dans le 13e arrondissement de Paris.

Comme ce bien, déjà entré dans l'histoire de France, 199 lots d'objets issus des Jeux olympiques et paralympiques s'apprêtent à vivre une autre vie, loin de la capitale, et peut-être loin de la France. Quelque "400 acheteurs se sont déjà inscrits sur internet, précise à franceinfo la maison Vermot & Associés, qui organise la vente. Parmi eux, il y a des clients basés à l'étranger. Des Américains, des Anglais, des Grecs, des Chinois, des Italiens, des Belges, des Allemands, des Suisses, des Hollandais, des Luxembourgeois..." Et dans cette multitude de profils, "des curieux bien sûr", mais aussi "des collectionneurs, notamment d'objets de sport", et "des représentants de musées".

L'argent récolté sera reversé à deux associations : Cami Sport & Cancer, qui promeut l'activité physique auprès des personnes atteintes d'un cancer, et Premiers de cordée, qui propose des animations sportives aux enfants malades ou en situation de handicap.

Le costume du porteur de flamme masqué à saisir

La liste des ventes, que franceinfo a épluchée, contient quelques pépites. Même lui, même le pupitre derrière lequel Tony Estanguet a solennellement prononcé son discours devant 24,43 millions de téléspectateurs français, le 26 juillet dernier, est à céder. Hauteur : 110 cm. Largeur : 60 cm. Profondeur : 43 cm. Prix estimé : entre 100 et 150 euros.

"Ce pupitre et moi, on a vécu de sacrées émotions ensemble ! Comme mon canoë avant les grandes compétitions, on a essayé d’optimiser chaque détail : on l’a rehaussé, on a retravaillé la position des anneaux, on a changé l’implantation des micros pour pouvoir tourner les pages du discours plus facilement… Et en plus, il est waterproof !"

Tony Estanguet

à franceinfo

De la cérémonie d'ouverture, tout doit disparaître, sauf les souvenirs. La cloche sous laquelle Philippe Katerine est apparu dans le tableau baptisé "Festivité" ? A saisir, entre 400 et 800 euros. "Accidents à la poignée, chocs", prévient la fiche descriptive.

Le chanteur Philippe Katerine participe à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, le 26 juillet 2024. (ISABELLE SOURIMENT / HANS LUCAS / AFP)
Le chanteur Philippe Katerine participe à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, le 26 juillet 2024. (ISABELLE SOURIMENT / HANS LUCAS / AFP)

Car oui, les produits sont vendus en l'état. Le "body plastron" que portait l'interprète de La Banane comporte par exemple des "traces de peinture bleue". Attention aussi aux "salissures" au niveau des épaules de la fameuse robe noire de Marie-Antoinette. L'histoire ne dit pas si la décapitation en mondovision, depuis les fenêtres de la Conciergerie, y est pour quelque chose.

Les amateurs de costume peuvent en tout cas faire de la place dans leur placard. Si vous pensez que l'accoutrement du porteur de flamme masqué pourrait faire son petit effet lors de votre prochaine fête des voisins, c'est le moment. Le lot comprend la capuche, le calot, le masque, la chemise, la veste, le veston, le pantalon, les guêtres, les chaussures, les gants, les bretelles, et le tee-shirt. Estimation : entre 600 et 800 euros.

A céder aussi, le complet que portaient les quatre membres du groupe de métal français Gojira. Dans le détail, vous pourriez repartir avec "deux vestes style Louis XVI noires, deux vestons noirs, quatre tee-shirts noirs et quatre pantalons denim". Estimation : 400 euros. Enfin, pour les fans de sport, sachez que la veste que portait le para cycliste français Loïc Vergnaud, médaillé d'argent, est estimée à 100 euros.

Les collectionneurs dans les starting-blocks

Les autographistes (qui collectionnent les autographes et dédicaces) vont aussi être servis. Quelle mise à prix pour la signature de Tony Estanguet sur un ballon de basket ? 100 euros. La signature du même Tony Estanguet sur un dossard du Marathon pour Tous ? Encore 100 euros. Et quid de celle sur un ballon de cécifoot ? 80 euros.

Comptez au minimum entre 200 et 400 euros pour obtenir celle du décathlonien Kevin Mayer, qui a dû renoncer aux Jeux sur blessure, du volleyeur Earvin Ngapeth, double champion olympique, ou du basketteur Rudy Gobert, médaillé d'argent à Paris. Le coup de stylo du nageur Florent Manaudou, double médaillé de bronze l'été dernier ? C'est plus : entre 400 et 500 euros.

Les manusaccaphiles (collectionneurs de sacs à main) peuvent aussi se faire plaisir, avec un "fort lot de sacs, sacoches, pochettes issues de différentes délégations et comités olympiques dont Canada, Portugal, Corée du Sud, Israël, Kenya".

Si vous n'avez pas eu la chance de figurer parmi les 10 000 porteurs de la flamme olympique, il y aura aussi une chance de vous rattraper et de briller (au moins auprès de vos proches) : une torche est à céder. Mise à prix : entre 2 000 et 4 000 euros.

Des Phryges pour tous les goûts

Et là, vous vous dites : "Et les Phryges, dans tout ça ?" Les mascottes des Jeux sont aussi vendues aux enchères. Sous plusieurs formes. Pour connaître la sensation de monter sur un podium olympique, vous avez la version peluche, remise aux athlètes médaillés des épreuves des derniers Jeux.

Et si vous souhaitez vous plonger dans la peau d'une Phryge, vous avez la version taille réelle (1,90 m), avec les paillettes. Elle est livrée avec le gonfleur, indispensable. Estimation du prix de départ : 400 euros. Idem pour la version du costume de la Phryge paralympique. L'un des volontaires qui a eu à porter le drôle – mais encombrant – déguisement sous le cagnard parisien l'été dernier, livre ce conseil à franceinfo : "Pensez à ne pas trop se couvrir, car il fait une chaleur de bête en dessous."