Chaque chose en son temps. Lors de la déclaration de politique générale du mardi 1er octobre devant l’Assemblée nationale, Michel Barnier s’est contenté de tirer la sonnette d’alarme, qualifiant de « colossale » la dette financière de la France « qui, si l’on n’y prend garde, placera notre pays au bord du précipice ». Et il s’est fixé comme objectif de ramener le déficit public à 5 % du PIB (produit intérieur brut) l’an prochain et de reporter à 2029, au lieu de 2027, le retour à 3 % comme nous y obligent les règles européennes. Peu glorieux, mais réaliste, a-t-on pensé.
La potion amère est venue le lendemain, quand Bercy a précisé qu’il faudrait trouver 60 milliards d’euros dès 2025 pour atteindre l’objectif de 5 %, dont les deux tiers sous forme de réduction des dépenses publiques et un tiers d’augmentation d’impôts. Ces chiffres, faut-il noter, concernent l’ensemble des comptes et pas seulement ceux de l’État proprement…