Le casque Vision Pro d’Apple débarque en France

Cinq mois après sa sortie aux États-Unis, le casque Vision Pro d’Apple débarque en France. Il est disponible depuis vendredi dans les Apple Store de l’Hexagone, de même qu’en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Australie et au Canada. Les Asiatiques, eux, peuvent l’acheter depuis le 28 juin.

Très attendu par les fans d’Apple et les curieux, il est présenté par l’entreprise comme un « ordinateur spatial révolutionnaire », « appareil électronique personnel le plus avancé à ce jour », le « troisième âge » d’Apple après le Mac il y a quarante ans et l’iPhone au milieu des années 2000. Disponible dans trois modèles, ce casque de réalité mixte est vendu entre 3 999 et 4 499 euros en fonction de son espace de stockage. Pour faire monter le suspense, des précommandes étaient disponibles depuis le 28 juin, permettant aux plus impatients de venir récupérer leur appareil à partir du mercredi 10 juillet sur rendez-vous et d’éviter ainsi d’éventuelles files d’attente.

Vision Pro, qui sert aussi bien à regarder un film ou un match à la façon d’un home cinéma qu’à travailler sur plusieurs écrans à la fois, permet aux utilisateurs « d’interagir avec les contenus numériques comme s’ils étaient réellement présents dans leur espace », selon Apple qui planche sur ce produit depuis dix ans. La firme de Cupertino a investi plus de 15 milliards de dollars dans le développement de ce produit.

Le frein du prix

S’agissant d’un nouvel usage, la grande inconnue concerne l’adoption des consommateurs. Pour les convaincre de franchir le pas, Apple a prévu des démonstrations gratuites de 30 minutes sur rendez-vous dans ses magasins. En France, le Vision Pro permettra d’accéder à certains services de streaming vidéo comme M6+, TF1+ ou MyCanal pour les abonnés. Arte propose aussi sa plateforme de replay TV et un jeu vidéo, Inua. La start-up SeLoger a de son côté développé pour l’Apple Vision Pro une application de visite immersive de biens immobiliers.

Si les plus geeks louent le savoir-faire technologique derrière le produit, son prix constitue toutefois un frein pour de nombreux consommateurs. Un tarif comparable à celui de la 2e génération du HoloLens de Microsoft (3 849 à 5 049 euros) mais… sept fois plus élevé que celui du Quest 3 de Meta (549,99 euros). D’autres le trouvent trop lourd, inconfortable, provoquant des maux de tête, et sont déçus par le manque d’applications et de vidéos disponibles, y compris parmi les fans d’Apple. Aux États-Unis, au terme des deux semaines légales pour le rendre, de nombreux acheteurs l’avaient ainsi rapporté en magasin pour se faire rembourser.

Au vu du démarrage décevant aux États-Unis, le cabinet IDC estime que les ventes ne devraient pas dépasser les 500 000 exemplaires cette année. Quelque 100 000 auraient été écoulés au cours du premier trimestre de vente, selon ce cabinet spécialisé dans la Tech. Et les ventes devraient chuter de 75 % au deuxième trimestre. Sur quatre ans toutefois, les prévisions sont plus optimistes avec 6,9 millions de ventes de casques anticipées d’ici 2028 (14 milliards de dollars de revenus pour la marque), soit une croissance moyenne de 59% chaque année, «surperformant le marché» estime le cabinet.

Seule une nouvelle version moins chère pourrait changer la donne, selon la plupart des spécialistes. Apple plancherait déjà sur un nouveau modèle autour de 1 500 dollars qui pourrait être disponible fin 2025, selon le journaliste de Bloomberg Mark Gurman, mais rien n’est confirmé du côté de la société. Son nom de code : « N107 ». La tâche n’est pas aisée. Apple doit réussir à réduire le coût de production de son casque sans compromettre l’expérience. Cela n’empêche pas la firme de Cupertino de travailler aussi sur une 2e génération, plus légère et plus confortable, prévue pour la fin 2026. Apple doit encore convaincre avant de pouvoir faire de son Vision Pro un « blockbuster ».