Les Antilles françaises s’inquiètent des coupes budgétaires de Donald Trump, qui menacent le système américain dont elles dépendent pour détecter séismes et tsunamis
Tester les capacités de réaction et d'action des secours et de la société civile. C'est l'objectif de l'exercice annuel Caribe Wave 2025, auquel ont participé les Antilles, jeudi 20 mars, alors que le contexte est particulièrement préoccupant au sein des services chargés de détecter les tsunamis et les cyclones de l'archipel guadeloupéen. Ces derniers dépendent du réseau d'alerte américain, menacé par les coupes budgétaires aux Etats-Unis.
"Dans les Antilles françaises, nous dépendons du Pacific Tsunami Warning Center, qui se situe à Hawaï" et est une organisation américaine, a expliqué à l'AFP Gaël Musquet, spécialiste de ces questions. La France dispose bien d'un centre national d'alerte aux tsunamis, le Cenalt, mais celui-ci ne couvre que la surveillance de la Méditerranée occidentale et l'Atlantique nord-est. Ces centres disposent d'une foule de capteurs, qui diffusent leurs alertes auprès d'organismes comme Météo-France ou l'état-major des Forces armées aux Antilles. Ceux-ci préviennent ensuite les préfectures qui prennent les décisions d'alerter les populations et d'ordonner les évacuations.
"Nous ne sommes pas à l'abri d'une rupture des capacités de détection des tsunamis", alerte cependant Gaël Musquet, fervent défenseur d'un investissement national dans des systèmes d'alertes performant. C'est précisément la problématique à laquelle s'attelle l'exercice Caribe Wave 2025. En Guadeloupe comme à Saint-Martin ou Saint-Barthélemy, il permet de tester FR-Alert, système d'alerte cellulaire déployé depuis 2022. S'appuyant sur des technologies testées dès les années 1990 à Nice Sophia-Antipolis, il est aussi censé prévenir en temps réel tout détenteur d'un téléphone portable.