«Impossible de faire autrement» : Robert Ménard souhaite une démission d’Emmanuel Macron pour sortir de la crise politique
Invité ce dimanche du «Grand Jury» RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat, le maire de Béziers estime qu’«on ne règle aucun problème (...) tant qu’on ne changera pas de chef de l’État».
Passer la publicité Passer la publicitéUn mois. C’est le délai que devrait prendre Sébastien Lecornu pour former son gouvernement, entre ce dimanche et lundi, depuis sa nomination à Matignon le 9 septembre, au lendemain du vote de défiance ayant provoqué la chute de son prédécesseur, François Bayrou. Alors que le premier ministre peaufine encore les contours de son équipe, il a appelé les partis du «socle commun» - c’est-à-dire les formations du bloc central et Les Républicains (LR) - à se rassembler autour d’une feuille de route transmise dans la nuit. Objectif ? Apaiser les tensions qui traversent son camp, notamment à droite. Certaines de leurs revendications - notamment sur l’immigration et la sécurité - n’ayant, selon eux, pas été entendues, LR fait monter les enchères.
Les parlementaires LR se sont d’ailleurs réunis ce 5 octobre en visioconférence pour arrêter une position commune quant à la participation de la droite au gouvernement. Or, le parti se fracture sur cette question. Le MoDem, de son côté, a également fait connaître ses doléances par courrier au premier ministre. Dans ce climat d’incertitude, entre les hésitations orchestrées de la coalition parlementaire et la menace d’une censure brandie ce dimanche par le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, certains doutent déjà de la longévité du bail de Sébastien Lecornu rue de Varenne. À l’instar de Robert Ménard. Invité ce dimanche du «Grand Jury» RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat, le maire de Béziers (Hérault) n’a pas mâché ses mots. «Est-ce qu’aujourd’hui, ça sert à quelque chose d’avoir un gouvernement qui ne peut rien faire ?», a tonné l’ancien journaliste, qui répond sans détour : non.
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Passer la publicitéÀ ses yeux, une seule issue permettrait de résoudre la crise politique actuelle : «Il faut juste que Monsieur Macron s’en aille, c’est impossible de faire autrement. Aujourd’hui, les institutions en France, c’est d’abord le chef de l’État. Tant qu’on ne le change pas, on ne règle aucun problème.» Il n’empêche, Robert Ménard ne croit pas un instant à une démission prochaine du président de la République. «Il est d’un tel narcissisme qu’il lui doit paraître invraisemblable de laisser la place à qui que ce soit», a raillé le cofondateur de Reporters sans frontières (RSF), avant d’enfoncer le clou : «Entre ce que je pense souhaitable pour la France et ce qu’il est prêt à faire, il y a un gouffre», a-t-il poursuivi.
Une impasse dont Robert Ménard tient Emmanuel Macron pour unique responsable, l’accusant d’avoir plongé le pays «dans une pagaille monstrueuse» en décidant, il y a maintenant seize mois, de dissoudre l’Assemblée nationale. D’où son appel au chef de l’État à faire preuve d’«un peu de raison». «S’il aime ce pays, il démissionne (...) S’il ne démissionne pas, c’est une catastrophe pour la France», a-t-il martelé. Pour autant, Robert Ménard affirme ne pas vouloir, comme LFI, forcer le président à quitter l’Élysée. Il préfère exprimer un vœu : celui d’un départ volontaire, afin d’éviter que le pays ne s’enlise dans une paralysie politique. Car, selon lui, «quel que soit le premier ministre qu’il (Emmanuel Macron, NDLR) choisira», l’absence de majorité à l’Assemblée nationale mènera aux mêmes blocages : «On sera exactement dans la même configuration».