Anne de Guigné : «Les Français, en réalité, n’épargnent pas assez et consomment trop»

C’est (parmi beaucoup d’autres) un motif de désolation des commentateurs économiques. Confrontés avec la chute du gouvernement Barnier à une incertitude politique historique, craignant de nouvelles salves d’impôts, les Français pourraient continuer à privilégier l’épargne dans les prochaines semaines. Ils risquent ainsi de refréner leurs envies de consommation au grand dam des commerçants, qui misent gros sur la période de Noël. Sans le soutien de chariots bien pleins, comment la croissance pourrait-elle enfin redémarrer ?, entend-on de tous côtés. Depuis la fin de la crise du coronavirus, les ministres successifs de Bercy n’ont cessé de regarder avec des yeux de Chimène les dizaines de milliards d’euros mis de côté durant les mois d’hibernation du pays par les Français. Tous ont espéré qu’un regain de confiance inciterait les ménages à desserrer enfin les cordons de la bourse et à désépargner, c’est-à-dire à réinjecter dans l’économie le contenu de leurs bas de laine.