DÉCRYPTAGE - Le premier ministre israélien, qui a prévenu que le Liban connaîtrait le même sort que Gaza si son peuple ne se défaisait pas du Hezbollah, a semé l’effroi dans le pays.
« Entretuez-vous, sinon je vous tue. » Pour le satiriste libanais Karl Sharro, c’est en ces termes qu’il faut comprendre l’adresse télévisée de Benyamin Netanyahou aux Libanais diffusée le 8 octobre. « Scandaleux », « effroyable »… Les réactions à Beyrouth aux termes de la nouvelle équation posée par le premier ministre israélien sont sans équivoque. L’injonction aux Libanais - faite dans une vidéo en anglais - de « libérer (leur) pays du Hezbollah pour que cette guerre puisse se terminer » s’accompagne en effet d’une menace : « Vous avez une occasion de sauver le Liban avant qu’il ne sombre dans l’abîme d’une longue guerre qui provoquera des destructions et des souffrances comme à Gaza. »
Les connaisseurs du pays du Cèdre s’accordent à dire qu’il n’y a aucune force capable aujourd’hui de soumettre le Hezbollah, aussi affaibli soit-il. « Ce serait la guerre civile, explique Maha Yahya, directrice du centre Carnegie…