Eurovision 2025 : qui donne (vraiment) des points à la France ?
«Personne ne regarde, mais tout le monde sait qui a gagné.» À l’instar du concours Miss France, l’Eurovision s’impose comme un rendez-vous aussi critiqué qu’incontournable. Cette année encore, 26 pays sont en lice pour la grande finale qui se tient ce samedi soir à Bâle. Selon la tradition, le pays hôte est celui dont l’artiste a remporté l’édition précédente. En 2024, c’est le chanteur Nemo qui a offert à la Suisse sa troisième victoire grâce à la chanson The Code.
La France n’a plus gagné depuis... 1978
Depuis la création du concours en 1956, la Suède et l’Irlande dominent le palmarès, avec sept victoires chacune. Elles sont talonnées par le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Luxembourg et la France, qui comptent cinq titres à leur actif. Si l’Hexagone a marqué l’histoire de l’Eurovision, il n’a plus goûté au succès depuis... 1978. Cette année-là, L’oiseau et l’enfant, interprétée par Marie Myriam, offrait à notre pays sa dernière couronne. Une traversée du désert qui dure donc depuis 47 ans. À ce rythme, le cap symbolique du demi-siècle sans victoire pourrait être franchi en 2028.
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À noter que si des stars françaises ou francophones ont brillé à l’Eurovision – comme France Gall avec Poupée de cire, poupée de son en 1965 –, elles ne représentaient pas l’Hexagone. La future épouse de Michel Berger concourait alors pour le Luxembourg. Même cas de figure pour Céline Dion : la diva québécoise a offert la victoire à la Suisse en 1988 avec Ne partez pas sans moi.
En 1956, lors de la première édition organisée à Lugano (Suisse), il n’y avait que sept pays participants, dont six sont devenus, un an plus tard, signataires du traité de Rome. Aujourd’hui, 37 pays prennent part au concours, bien au-delà des frontières de l’Union européenne.
Nos chers voisins...
Mais l’Eurovision, c’est également une affaire de géopolitique. Selon des données compilées par l’AFP, près d’un quart des points attribués le sont à des pays voisins. La Scandinavie en est un parfait exemple : Norvège, Finlande, Danemark et Islande plébiscitent systématiquement la Suède. Même chose pour les pays issus de l’ex-URSS ou de l’ex-Yougoslavie. La France, de son côté, peut compter sur les bons points venus de la Belgique, de la Suisse, des Pays-Bas, de la Grèce, de la Norvège ou encore de l’Irlande.
Un concours qui se «déringardise»
Longtemps perçue comme désuète, la compétition connaît depuis quelques années un net regain d’intérêt. L’introduction du vote du public en 1997 puis l’explosion des réseaux sociaux ont profondément renouvelé son image. La dernière édition a rassemblé 163 millions de téléspectateurs à travers le monde. Sur TikTok, les vidéos estampillées #Eurovision2024 ont cumulé 6,5 milliards de vues, selon les données du Concours Eurovision de la Chanson (CEC).
En France, l’engouement est palpable : 5,4 millions de personnes ont suivi la finale l’an passé. Selon un sondage Ipsos, 4 Français sur 10 prévoient de regarder l’édition 2025, et autant déclarent apprécier le concours. Un tiers d’entre eux (34 %) pensent même que Louane pourrait enfin décrocher la victoire cette année.