Nouvelle-Calédonie : avant l’arrivée de Macron à Nouméa, l’archipel visé par une cyberattaque «inédite»
Cyberattaque «inédite» sur l’archipel, Macron attendu à Nouméa dans la soirée, premiers touristes évacués... Le Figaro fait le point sur la situation en Nouvelle-Calédonie, touchée depuis plus d’une semaine par de graves émeutes causées par l'adoption d'une réforme électorale contestée.
La Nouvelle-Calédonie visée par une cyberattaque «inédite»
La Nouvelle-Calédonie a subi mardi une «cyberattaque d'une force inédite» qui a depuis été «stoppée», a annoncé mercredi le gouvernement calédonien, des faits qui se sont produits «peu après» l'annonce par le président Emmanuel Macron de sa venue sur l'archipel français.
«Nous avons subi la nuit dernière une cyberattaque d'une force inédite en Nouvelle-Calédonie puisqu'un fournisseur d'accès (à internet) a subi une attaque de l'extérieur sur une adresse IP avec le but de saturer le réseau calédonien», a expliqué lors d'une conférence de presse Christopher Gygès, membre (Les Loyalistes) du gouvernement collégial local. Depuis, a-t-il indiqué, les «équipes de l'État et de l'OPT (office des postes et télécommunications) ont réussi à stopper cette attaque avant qu'il y ait des dégâts importants». Elle s'est produite «très peu de temps après l'annonce de la venue du président de la république en Nouvelle-Calédonie», a ajouté Christopher Gygès.
À lire aussiNouvelle-Calédonie : Emmanuel Macron face au dilemme de la convocation du Congrès
Une centaine de touristes évacués de Nouvelle-Calédonie
Une centaine de touristes ont été évacués de Nouvelle-Calédonie, a annoncé mercredi le représentant de l'État sur place. L'Australie et la Nouvelle-Zélande ont commencé la veille, mardi, à procéder à de premiers vols d'évacuation de leurs ressortissants qui se sont retrouvés bloqués sur l'île au moment où ont éclaté il y a dix jours de violentes émeutes qui ont conduit à la mort de six personnes, dont deux gendarmes.
«Une centaine de touristes ont déjà regagné leurs territoires grâce à des vols affrétés par leurs autorités», a dénombré mercredi le Haut-commissaire de la République Louis Le Franc dans un communiqué. «Ces opérations se prolongeront jusqu'à la réouverture de l'aéroport international de La Tontouta», fermé au moins jusqu'à samedi, a-t-il précisé dans son communiqué.
Emmanuel Macron attendu ce soir à Nouméa
Emmanuel Macron s'est envolé mardi soir pour la Nouvelle-Calédonie avec l'objectif d'y renouer le fil du dialogue et d'accélérer le retour à l'ordre, après plus d'une semaine d'émeutes causées par l'adoption d'une réforme électorale contestée. La visite surprise du chef de l'État a été annoncée en Conseil des ministres, alors que se multiplient les demandes de report du projet de loi constitutionnelle sur le corps électoral, rejeté par les indépendantistes.
À lire aussiEmmanuel Macron et la Nouvelle-Calédonie, sept ans de relations tourmentées
Emmanuel Macron doit arriver jeudi matin (heure locale, mercredi soir heure de métropole) dans l'archipel français du Pacifique Sud pour y installer une «mission», a précisé la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot, sans plus de détail.
L'ancien premier ministre Édouard Philippe a espéré du chef de l'État des annonces «à la hauteur». «La situation est terriblement triste et dangereuse. La France, qui a une relation compliquée à son histoire coloniale, a une possibilité de trouver une solution originale, même si c'est plus difficile qu'il y a trois mois», a ajouté l'ex-chef du gouvernement d'Emmanuel Macron lors d'une réunion publique à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques).
Nuit «plus calme»
Dans l'agglomération de la capitale, Nouméa, la nuit de mardi à mercredi «a été plus calme que la précédente malgré deux incendies», a indiqué dans un communiqué le Haut-Commissariat de la République. Mais neuf jours après le début des plus graves violences touchant l'archipel depuis près de 40 ans, la situation reste précaire et des quartiers entiers restent quasi inaccessibles et en proie aux émeutiers. Mercredi matin, des incendies étaient visibles en plusieurs secteurs de l'agglomération de 170.000 habitants, dont la zone industrielle de Ducos, a constaté une journaliste de l'AFP.
À lire aussiDans Nouméa en proie à la peur, l’avenir menacé par le repli identitaire
Il est «beaucoup trop tôt» pour faire un bilan global des dégâts car il y a encore des quartiers où les agents ne vont pas, a indiqué à l'AFP l'administration de la ville de Nouméa. Selon elle, deux écoles et 300 véhicules d'un concessionnaire sont notamment partis en fumée dans la nuit. «Plus de 90 barrages ont déjà été neutralisés et sont progressivement nettoyés», a indiqué le Haut-Commissariat dans son communiqué.