Les Français consomment toujours de plus en plus de vêtements neufs, avec 10 millions d'articles achetés chaque jour en 2024

Les Français consomment toujours de plus en plus de vêtements neufs, avec un record établi en 2024, alors qu'une loi visant la mode éphémère a été adoptée le 10 juin au Sénat et que les associations ne cessent d'alerter sur le coût environnemental de l'industrie textile. Ces chiffres sont dévoilés mardi 17 juin par l'éco-organisme Refashion, chargé par le gouvernement d'accompagner l'industrie de la mode vers une économie plus circulaire.

Il est le seul à pouvoir agréger ces données, les quelque 10 000 marques vendant des vêtements, chaussures et linge de maison en France étant dans l'obligation de lui déclarer leurs volumes de vente. Les plateformes asiatiques de type Shein et Temu sont également concernées par cette obligation. L'année dernière, 42 articles d'habillement neufs ont rejoint en moyenne le placard de chaque Français, soit un de plus qu'en 2023.

Au total, un record de 3,5 milliards de pièces ont été achetées en habillement, chaussures et linge de maison. Cela représente 10 millions d'articles par jour, souligne pour l'AFP Vanessa Gutierrez, responsable d'études chez Refashion. 

Les ventes dans les rayons femmes et hommes augmentent (respectivement de 5% et 3,6%) mais la catégorie connaissant la plus forte hausse est le linge de maison (+9,3%), s'expliquant par "l'arrivée sur le marché d'acteurs aux prix accessibles", selon Vanessa Gutierrez.

Les entreprises vendant exclusivement en ligne sont plébiscitées 

Les rayons enfant et bébé reculent (respectivement de -0,6% et -5,4%) en raison de la baisse de la natalité et certainement du report des consommateurs sur la seconde main dans ce secteur.

Dans l'ensemble, les consommateurs plébiscitent les entreprises vendant exclusivement en ligne (Zalando, Shein, Temu, etc.) qui enregistrent +29,9% de ventes en volume ainsi que les soldeurs et destockeurs (+10,3%). "Si on excluait ces deux catégories, le marché serait relativement stable", a temporisé Vanessa Gutierrez, preuve du poids de l'importance de l'essor de l'e-commerce.

Les grandes surfaces alimentaires souffrent d'une baisse de 5,1% de leurs ventes de textiles, mais les chaînes de centre-ville et centres commerciaux tirent leur épingle du jeu avec +2,8%.  Autre enseignement de ce baromètre : les prix accessibles sont privilégiés avec 71% des articles achetés qui sont d'entrée de gamme. En moyenne, un Français a dépensé 15,6 euros par article neuf.