Incendie mortel à Nice : deux nouveaux suspects identifiés et interpellés à l'étranger, l'un d'eux susceptible d'avoir joué un rôle de commanditaire
Deux nouveaux suspects ont été identifiés et interpellés en Algérie et en Guinée Bissau dans l'enquête sur l'incendie mortel à Nice dans le quartier des Moulins dans la nuit du 17 au 18 juillet 2024 et qui a fait sept morts, annonce le parquet de Nice dans un communiqué transmis à l'Agence Radio France mercredi 16 juillet. Parmi ces sept morts, six ont péri dans un même et seul appartement : trois enfants de 5, 7 et 10 ans, un adolescent de 17 ans et deux adultes. Un homme de 23 ans s'était défenestré de l'appartement et avait trouvé la mort.
L'un des deux interpellés pourrait être le commanditaire
Parmi ces deux individus interpellés, l'un "est susceptible d'avoir joué un rôle en qualité de commanditaire", explique le parquet. Il s'agit d'un homme, domicilié à Nice et né à Dakar au Sénégal en 1998. Ce suspect, "déjà mis en cause et condamné à plusieurs reprises à Nice dans le cadre de trafics de stupéfiants d’envergure", avait "quitté très rapidement le territoire national après les faits", précise le parquet. Un mandat d’arrêt avait été délivré contre lui par le juge d’instruction avec une diffusion Interpol, "l’intéressé étant susceptible d’avoir fui en direction du Sénégal".
"Grâce à la coopération internationale", cet homme a pu être localisé et interpellé à l’aéroport international Osvaldo Vieira en Guinée Bissao le 22 décembre l'année dernière. À l’issue de cette arrestation, une demande d’extradition a été adressée "aux autorités guinéennes, non liées avec les autorités françaises par un accord bilatéral dans ce domaine". À cette heure, "la décision des autorités guinéennes concernant la remise à la France de l’intéressé, toujours placé sous écrou extraditionnel, n’est pas encore intervenue", ajoute le communiqué du parquet.
L'autre suspect visé par un mandat d’arrêt avec diffusion Interpol a été interpellé par les autorités algériennes le 23 avril dernier. "L’intéressé étant de nationalité algérienne, aucune extradition vers la France ne peut être envisagée", car "la convention d’extradition signée en 2019 entre les deux pays exclut réciproquement cette possibilité", détaille le parquet. Concernant ce Franco-Algérien, "des échanges" ont été "engagés" avec Alger "afin d’obtenir tout renseignement sur la situation de l’intéressé", à savoir s'il est incarcéré ou pas en Algérie.
L'enquête toujours en cours
Les investigations "se poursuivent de manière intense pour identifier et interpeller toutes les autres personnes susceptibles d’être impliquées dans l’organisation et la commission de cet incendie criminel", indique le communiqué du parquet.
Dans cette affaire, cinq personnes au total sont incarcérées en France, notamment un homme âgé de 33 ans domicilié à Grasse. Il est "connu des services de police et de la justice, notamment pour des faits de trafic de stupéfiants. Les éléments réunis permettent d’envisager une possible implication de l’intéressé dans l’organisation et la logistique en lien avec les faits", affirme un communiqué du parquet de Nice. Cet individu avait été interpellé le 30 juin et mis en examen pour, "destruction du bien d’autrui par moyen dangereux pour les personnes ayant entraîné la mort, destruction en bande organisée du bien d’autrui par moyen dangereux pour les personnes, participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime".