Les agences de voyages font leur grand retour en Corée du Nord
Des agences de voyages occidentales ont annoncé jeudi leur retour en Corée du Nord pour la première fois depuis la fermeture du pays lors de la pandémie de Covid en 2020, et espèrent pouvoir y acheminer prochainement de premiers touristes. Jeudi matin, «notre personnel a traversé la frontière» chinoise à Rasons, au nord-est de la Corée du Nord, a annoncé sur son site internet la société Koryo Tours, basée à Pékin, qui organise des séjours dans le pays communiste, principalement pour des clients occidentaux. Ni la Corée du Nord ni la Chine n'ont commenté ces informations.
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«Le pays n'est pas encore pleinement ouvert au tourisme», a nuancé Koryo Tours, précisant que ce déplacement de jeudi était réservé à son personnel. Cependant, «nous espérons que dans les prochains jours ou semaines nous pourrons confirmer à 100% la réouverture de Rason aux touristes», a ajouté l'agence, qui invite ses clients à réserver des séjours en mars ou avril.
Une autre agence de voyages, Young Pioneer Tours, a publié sur son site internet une photo d'un passeport portant un tampon nord-coréen, affirmant être la «première à revenir depuis cinq ans». Cette agence a ouvert des réservations pour un circuit à Rason prévu du 2 au 6 mars. Devenue en 1991 la première zone économique spéciale de la Corée du Nord, Rason constitue depuis un lieu d'expérimentation en matière de politique économique, et est sujette à un système de visas distinct du reste du pays.
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5000 Occidentaux par an pré-Covid
Début 2020, le pouvoir nord-coréen avait décidé de couper l'accès au pays pour y empêcher la propagation du coronavirus, puis avait renforcé ses moyens de défense dans le Nord, le long de sa frontière avec la Chine, pour dissuader ses propres ressortissants de rentrer illégalement dans leur pays. Les échanges commerciaux avec la Chine ont depuis repris au compte-goutte, comme les visites de délégations officielles, et la Corée du Nord a autorisé l'an dernier les touristes russes à y voyager pour la première fois depuis la pandémie.
Le tourisme en Corée du Nord était limité avant la pandémie. Les ressortissants chinois étaient très majoritaires et, selon des tour-opérateurs, chaque année, seuls quelque 5.000 Occidentaux s'y rendaient. La plupart des voyageurs entraient dans le pays par avion ou en train via la Chine. Les Américains comptaient pour 20% de ce marché avant que Washington ne décide de bannir les voyages dans ce pays d'Asie à la suite de l'emprisonnement et de la mort d'un étudiant américain, Otto Warmbier, en 2017.