Le film s’ouvre au cimetière du Père-Lachaise, sur la tombe de son psychanalyste où Oury Milshtein s’arrête régulièrement pour lui livrer ses confessions. «Ça continue à me faire du bien et ça ne me coûte pas cher.» Dès les premières minutes, dans ce tête-à-tête avec un mort, le ton est donné, entre l’introspection intime et une joyeuse bravade contre la fatalité portée par un humour juif à la Woody Allen. Oury Milshtein n’a jamais fait de films mais il produit depuis plus de quarante ans ceux d’Agnès Varda, de Costa-Gavras, d’Arnaud Desplechin ou de François Ozon.
Avec Pour ton mariage, il franchit, à 66 ans, le pas de la réalisation comme un droit d’inventaire qu’il s’autorise enfin après le décès récent de ses parents. Objet complètement hybride, ce documentaire nous plonge dans son histoire personnelle à travers des images d’archives familiales exhumées et remontées façon puzzle en un film très émouvant, comme une thérapie face caméra marquée par la maladie et la disparition, à 14 ans…