Correspondant à Jérusalem
Chapeaux ronds ou larges feutres, kippas de velours, caftans, chemises immaculées : en cette fin d’après-midi, une marée noir et blanc emplit progressivement la rue Natan-Strauss, au cœur de Mea Shearim, le grand quartier ultraorthodoxe de Jérusalem. Au son des schofars, des hommes entonnent des prières en yiddish. De puissants haut-parleurs les font résonner par-dessus la foule. La manifestation a été annoncée à l’ancienne : avec des tracts lancés à pleines mains dans les rues, sur des affiches, via les répondeurs téléphoniques au moyen desquels ces ultraorthodoxes se renseignent sur l’actualité de leur communauté : internet et les smartphones leur sont interdits.
Le mot d’ordre : non à la conscription obligatoire des haredim, ceux qui craignent Dieu, comme on nomme ici les juifs ultraorthodoxes. De grands rabbins, chefs d’influentes yeshivot - des écoles talmudiques - ont apposé leur nom au bas des appels à manifester.
Non à « l’État sioniste »
Nouvelle étape d’un long…