Maurice Berger: «Le fonctionnement communautaire, familial ou religieux, légitimise la violence»
LE FIGARO. - À Montpellier comme à Viry-Châtillon, où un adolescent est mort, les conflits entre jeunes ne se sont pas soldés par quelques coups mais par des agressions d’une violence inouïe. La violence chez les mineurs a-t-elle changé de nature ?
MAURICE BERGER. - Autrefois, la violence des mineurs débutait à l’adolescence chez un mineur élevé dans des familles défaillantes, et il existait un cadre judiciaire ferme. Actuellement, on a affaire à une violence qui débute souvent dès l’enfance, dans des milieux familiaux où règne une violence acceptée culturellement, sur fond d’inégalités hommes-femmes. Les adultes qui font et appliquent les lois raisonnent en référence à leur propre adolescence ou à celles de leurs enfants plutôt bien élevés, aux bêtises qu’on peut commettre à cet âge et qu’il ne faut pas dramatiser.
Le résultat, c’est un immense laxisme pour les mineurs. C’est ainsi que l’agresseuse présumée de Samara, à Montpellier, n’a écopé que de deux jours d’exclusion de son collège