OQTF envoyées à Saint-Pierre et Miquelon : Laurent Wauquiez persiste et signe auprès des militants

OQTF envoyés à Saint-Pierre et Miquelon : Laurent Wauquiez persiste et signe auprès des militants

Le candidat à la présidence des Républicains a précisé sa proposition jeudi lors d’un échange avec ses soutiens, lors d’une visioconférence que Le Figaro a pu suivre en direct. «Aidez-moi à porter cette idée», a insisté le député LR de la Haute-Loire.

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Après avoir lancé sa proposition d’envoyer les étrangers dangereux sous obligation de quitter le territoire «dans un centre de rétention à Saint-Pierre-et-Miquelon, hors de l’Hexagone», le candidat à la présidence des Républicains a voulu préciser son projet auprès des adhérents de manière directe.

En réponse aux nombreuses critiques suscitées par cette proposition, le président du groupe DR à l’Assemblée persiste et signe. Laurent Wauquiez propose bien la création d’un centre de rétention administrative (Cra) sur l’archipel français situé à plus de 4000 kilomètres de la métropole. Il explique qu’il en existe 26 en France, dont 4 en Outre mer. Selon lui, il serait possible d’envisager la construction d’un centre sur la presqu’île de Langlade, secteur non-habité de Saint-Pierre et Miquelon.

Hors espace Schengen

Pour le député LR de la Haute-Loire, ce serait un moyen d’en finir avec l’impuissance des expulsions, alors que dans «90% des cas, les OQTF ne rentrent jamais» chez eux. Si la France disposait d’un centre de rétention sur un territoire national situé «hors espace Schengen», elle pourrait profiter d’un double effet dissuasif, soutient-il: le premier serait de rendre impossible tout retour dans l’Hexagone; le second serait de pousser les OQTF dangereux à accepter de rentrer finalement chez eux, puisque le délai de rétention administrative serait poussé à un an et demi, comme cela est le cas en Allemagne et en Italie, contre 90 jours actuellement. «Ce sera soit vous rentrez chez vous, soit vous partez à 4000 km», insiste Laurent Wauquiez, qui cite aussi l’Australie comme exemple en matière de maîtrise des flux migratoires, où le traitement des demandes d’asile est effectué sur une île située à 3000 km des côtes australiennes. «Et ça marche», juge le parlementaire. Rappelant l’évasion de quatre OQTF algériens du Cra de Marseille la semaine dernière, Laurent Wauquiez croit également que le contrôle serait plus efficace sur l’archipel français d’Amérique du Nord.

Contre les «bien-pensants»

Se disant conscient de l’impact d’un tel choix dans l’opinion et auprès des élus locaux concernés, il reconnaît que son projet exige des discussions et des aménagements mais maintient la nécessité d’agir pour la «sécurité des Français». Face au tollé provoqué par sa proposition, il rappelle que personne ne s’émeut de l’existence de ces centres à La Réunion, Mayotte, en Guadeloupe et Guyane, voire à Vincennes, à proximité du château. Il cite aussi l’exemple du Pas-de-Calais où Gérald Darmanin, ministre de la Justice prévoit d’installer un centre pour les 200 narcotrafiquants les plus dangereux du pays. «Ce sont des arguments pour que rien ne change», dénonce Laurent Wauquiez en fustigeant les «bien-pensants» et en défendant avec force une proposition «simple, concrète, efficace et juridiquement possible», sans nécessité de modifier la loi ou la Constitution.

En répondant aux diverses questions qui lui ont été posées jeudi par ses soutiens à la fin de l’échange, Laurent Wauquiez a précisé plusieurs points: la construction de ce centre pourrait prendre moins d’un an, il n’y aurait pas d’obligation de passer par l’Assemblée ou le Sénat pour le lancer, son coût serait «moins élevé que celui de l’impuissance». Enfin, pour que ce Cra soit dissuasif, «il ne devra pas être un hôtel 5 étoiles» et «aucune association pro migrants ne devrait avoir le droit d’y être présente», indique Laurent Wauquiez.

Sur ce sujet, comme sur ceux de l’insécurité ou de la dépense publique, le candidat à la présidence LR affirme vouloir un «projet de rupture». «Si l’on reste dans les idées antérieures, cela ne marchera pas», souligne-t-il. Une adhérente l’encourage: «Tu as raison de mettre les pieds dans le plat. C’est une proposition concrète. Il faut passer des paroles aux actes». Combatif, Laurent Wauquiez assure qu’une discussion est envisagée sur ce sujet avec le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui est aussi son concurrent dans la course à la présidence LR. «Oui, il faut discuter, proposer, il faut travailler tous ensemble sur ces sujets. Aidez-moi à porter cette idée! Aidez-moi à la défendre!», conclut-il avant de mettre un terme à la visioconférence.