La Lettonie quitte le traité interdisant les mines antipersonnel, en raison des inquiétudes suscitées par la "menace militaire" russe
Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine en février 2022, les pays limitrophes de la Russie craignent que Moscou ne les prenne pour cible aussi. Exemple en Lettonie où le Parlement vient d'approuver à une large majorité, mercredi 16 avril, la sortie de la convention internationale interdisant les mines antipersonnel.
Pour se justifier, Riga invoque a nécessité de renforcer sa sécurité. "Notre retrait de la Convention d'Ottawa donnera à nos forces armées une marge de manoeuvre en cas de menace militaire, et leur permettra d'utiliser tous les moyens possibles pour défendre nos citoyens", a déclaré dans un communiqué après le vote Inara Murniece, la présidente de la commission parlementaire des Affaires étrangères.
"La société est solidaire et je n'ai pas remarqué de débat sur les questions humanitaires" relatives à cette décision, a déclaré à l'AFP Maris Andzans, directeur du groupe de réflexion Center for Geopolitical Studies Riga.
Et maintenant ? Six mois après avoir informé les autres membres du traité et les Nations Unies de sa démission, la Lettonie pourra commencer à accumuler des mines terrestres, qu'elle avait toutes détruites après avoir rejoint la convention en 2005.
La Norvège reste dans la Convention
En mars dernier, déjà, la Pologne et les trois Etats baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie) ont déclaré qu'ils allaient quitter la convention pour des raisons de sécurité. La Finlande leur avait emboîté le pas.
La décision des cinq pays laisse la Norvège comme le seul pays de l'Otan frontalier de la Russie à ne pas avoir décidé de quitter le traité. Le 2 avril, Oslo avait déclaré qu'elle ne renoncerait pas à la convention et avait critiqué la Finlande pour sa décision.
Plusieurs organisations ont déploré ces annonces sur le retrait de la Convention d'Ottawa. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait qualifié ces décisions de "dangereux recul pour la protection des civils dans les conflits armés". "Les Etats qui se retirent de ces traités risquent d'éroder des protections vitales et menacent des décennies d'efforts mondiaux visant à éradiquer ces armes inhumaines", a averti le CICR, au début d'avril.