Doudou et compagnie, l'un des deux fabricants de la mascotte star des JO, va lancer une Phryge de Noël

«Il s’agira d’une Phryge avec un bonnet qui va pouvoir trôner au pied du sapin», se réjouit Alain Joly, président de Doudou et compagnie, qui estime le prix de vente sera fixé entre 29,90 et 39,90 euros. Doudou et compagnie

INFO LE FIGARO - L’entreprise d’Ile-et-Villaine continue de surfer sur l’engouement autour de la Phryge. Et les Jeux olympiques ont ouvert de nombreuses opportunités à la marque française qui a signé de nouveaux partenariats premium.

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En bonnets, en peluches ou en porte-clés, les Phryges ont été les stars de cet été. Au total, plus de trois millions d’exemplaires ont ravi petits et grands durant la période des Jeux olympiques. Autrefois décriée, la mascotte a finalement réussi à trouver son public. Pour continuer de surfer sur la vague, une nouvelle version produite par l’une des deux entreprises françaises va être commercialisée à partir du 1er décembre. «Il s’agira d’une Phryge avec un bonnet qui va pouvoir trôner au pied du sapin», se réjouit Alain Joly, président de Doudou et compagnie, qui estime que le prix de vente sera fixé entre 29,90 et 39,90 euros. Il faudra être rapide, car 1200 peluches seront mises en vente, et pas une de plus. Quelques «mascottes numérotées» vont également être fabriquées en plus par l’usine située en Bretagne. «C’est le clin d’œil, la Phryge on l’a dans notre cœur et on n’a pas envie de la voir disparaître», confie Alain Joly.

«Un levier qui tend vers le “made in France”»

Confectionner la Phryge a été un vrai pari gagnant pour l’entreprise de Guerche-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine). Ce très populaire produit a permis à l’usine d’accélérer ses projets parmi lesquels figure par exemple «l’ours français». «Au moment où on a su qu’on allait fabriquer la moitié des mascottes, on a lancé ce produit qui utilise la même technologie que les Phryges, avec une mémoire de forme dans les membres», détaille le président de Doudou et compagnie. Aujourd’hui, sur les chaînes de production autrefois utilisées pour assembler les peluches rouges, se succèdent «600 ours par jour» dans neuf couleurs différentes. «C’est un gros succès, au-delà de ce que j’escomptais, car nous n’arrivons pas à avoir de stock», se félicite le représentant. 

Pour le concevoir, les matières premières proviennent de l’usine chinoise du groupe et sont assemblées en Bretagne, avec «78% de valeur ajoutée réalisée en France», comme les piqûres, le rembourrage, la pose d’accessoires, le brossage, les finitions et l’emballage. Alain Joly croit fermement à «un levier qui tend vers le made in France avec une clientèle qui se tournent vers ces racines tricolores». «Après la pandémie de Covid-19, il a fallu réindustrialiser le pays. Durant cette période, tout le monde a dit que le “made in France” était cher, mais cette impression est en train de s’atténuer», estime-t-il. Dans les rayons des distributeurs spécialisés en jouets et puériculture, l’ours français est affiché à 39,90 euros.

Des partenariats prestigieux

Dans l’usine bretonne, 130 personnes s’attèlent à donner vie aux peluches, et 35 employés s’occupent uniquement de la production, contre «une dizaine avant les Jeux olympiques». En plus de la pérennisation de ces emplois, Alain Joly «cherche désormais à recruter sur la partie digitale, sur la production mais aussi au commerce». Une école de formation bretonne va également être lancée en janvier prochain afin de former la jeune génération à ces métiers manuels. Si plusieurs investisseurs ont approché le groupe, Alain Joly maintient qu’il restera «en famille» et «n’ira pas au-delà», leur fermant la porte. 

Cette visibilité lui a aussi ouvert les portes de partenariats prestigieux, comme avec le club de football du Paris-Saint-Germain. «On va fabriquer un produit premium en France, pour le club», détaille Alain Joly. À demi-mot, il livre également qu’il va fournir «de belles marques françaises qui ont des parcs d’attractions liés à l’histoire de France». L’Élysée a aussi fait appel à Doudou et compagnie pour la confection de trois petits ours “made in France”, «distribués dans les grands magasins et dans les boutiques haut de gamme». Des produits liés à la ville de Paris autour des «monuments tournent également dans l’usine» bretonne. 

L’ours de l’Elysée produit en partenariat avec Doudou et Compagnie. Elysée

Les partenaires historiques, comme le tournoi de tennis de Roland-Garros, sont également restés aux côtés de la marque. «Nous produisons 25% de produits made in France pour cet événement», souligne Alain Joly, pas forcément inquiet pour l’avenir de son groupe. «Cette année, nous avons réalisé une progression de notre chiffre d’affaires de 30%. Il va être impossible de réaliser une progression à deux chiffres l’an prochain mais on veut continuer à avoir une dynamique de développement. Les Jeux olympiques ont été un vrai révélateur avec une nouvelle clientèle qui va enclencher une nouvelle dynamique», pressent le président du groupe.