Grèves dans l’aérien, des agriculteurs, à la SNCF… Vers une semaine sociale noire à partir du 14 novembre
Vers une fin d’année tendue sur le front social. Et les protestations démarrent dès cette semaine. À compter de ce jeudi 14 novembre, pas moins de trois mouvements de grève scanderont l’actualité en l’espace d’une semaine. Des mobilisations sectorielles, qui concerneront le transport aérien, l’agriculture et le ferroviaire. Le Figaro fait le point sur ces mouvements sociaux à venir.
14 novembre : grève des pilotes de ligne
La semaine noire sur le plan social commencera jeudi 14 novembre par une grève dans l’aérien, en réponse à un alourdissement de la fiscalité du secteur. Le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a en effet mis ses menaces à exécution, en annonçant dimanche 10 novembre cette mobilisation, après le vote par l’Assemblée d’une hausse de la taxe sur les billets d’avion lors des débats budgétaires.
«Contre la volonté du gouvernement de prélever un milliard supplémentaire par an sur le secteur aérien, nous appelons les pilotes mais aussi tous les salariés du secteur aérien à se mobiliser le 14 novembre», a déclaré un porte-parole du syndicat ultra-majoritaire chez les pilotes, appelant également à «un rassemblement près de l’Assemblée nationale en fin de matinée». Dans un communiqué commun envoyé dimanche en fin de journée, plusieurs autres syndicats du secteur (l’UNSA transport, l’UNSA PNC, la CFE-CGC FNEMA, l’UNAC, le SNPNC-FO et FEETS-FO) ont également annoncé qu’ils appelaient «tous les salariés du secteur aérien à venir manifester leur désaccord avec cette taxation mortifère pour les emplois devant l’Assemblée nationale le 14 novembre». L’impact de ce mouvement de grève sur le trafic aérien devrait être connu dans les prochains jours.
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15 novembre : reprise des actions des agriculteurs
Bis repetita ? Moins d’un an après un mouvement de protestation d’ampleur qui avait en partie paralysé les grands axes routiers en France en début d’année, les agriculteurs devraient reprendre leurs actions à compter de ce vendredi 15 novembre. Si les actions symboliques ont déjà repris ces dernières semaines, elles devraient s’amplifier, notamment à l’appel des syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA). «Notre décision est prise de repartir sur le terrain», a déclaré le patron de la FNSEA Arnaud Rousseau lors d’une conférence de presse organisée le 22 octobre dernier.
Dans le viseur des agriculteurs, l’accord de libre-échange entre l’UE et les pays latino-américains, le Mercosur, actuellement en négociation. Une «ligne écarlate» pour Arnaud Rousseau, le monde agricole dénonçant un accord qui se ferait «au détriment de notre souveraineté alimentaire, de nos économies et de la santé du consommateur». Parmi leurs autres revendications, les professionnels citent «une meilleure prise en considération de la crise sanitaire» dans les élevages, ou encore de la clarté sur les prêts garantis par l’État. Pour l’heure, peu d’informations sur le détail des actions de protestation ont filtré. La branche locale de la Coordination rurale dans le Lot-et-Garonne, en première ligne du mouvement de grogne en janvier, a annoncé une manifestation devant la préfecture d’Agen le 19 novembre, et par la suite des actions de blocage du fret alimentaire français.
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21 novembre : grève à la SNCF
La semaine prochaine, le jeudi 21 novembre, ce sera au tour des agents de la SNCF de faire grève. Ils souhaitent protester contre le démantèlement de Fret SNCF, la division de la compagnie consacrée au fret ferroviaire, et contre les modalités de l’ouverture à la concurrence des lignes régionales. Tous les syndicats de l’entreprise ferroviaire appellent à cesser le travail du mercredi 20 novembre à 19h au vendredi 22 novembre à 8h.
Concernant le démantèlement de Fret SNCF, les organisations syndicales «réaffirment que la mise en place d’un moratoire est possible et nécessaire pour permettre aux différents acteurs de se remettre autour de la table, et trouver les voies permettant de garantir non seulement la continuité de Fret SNCF, mais aussi son développement sur le plus long terme». Au-delà de cette «journée d’ultimatum», l’intersyndicale a déposé un préavis de grève reconductible à partir du 11 décembre, soit à dix jours des vacances de Noël, pour accroître la pression sur la compagnie.
«Le dialogue doit aboutir» entre les dirigeants de la SNCF et les syndicats, a jugé dimanche le ministre des Transports, François Durovray. «Chacun est responsable», «on ne peut pas imaginer qu’au moment où la France doit aller de l’avant, elle soit bloquée et qu’au moment où les Français veulent se retrouver, ils ne puissent pas le faire», a-t-il dit sur France Info. Les prévisions de trafic pour le 21 novembre seront connues 48 heures avant, soit mardi 19 novembre.
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