REPORTAGE. "L'idée, c'est de préparer les stagiaires à répondre à toutes sortes de situations sur le terrain" : les agents de sûreté de la RATP se préparent pour les Jeux olympiques
Dans ce centre de formation de la RATP à la façade anonyme, au nord de Paris, une trentaine de stagiaires s'exercent depuis déjà presque deux mois pour intégrer le GPSR, la police interne de la RATP. Ils se perfectionnent dans une maquette grandeur nature qui reconstitue l'intérieur d'un bus et d'un métro et s'y s'entraînent à la gestion de conflits et aux interpellations.
"Le fait d'arriver en bleu et de dire 'Monsieur, c'est la sûreté RATP, arrêtez !', si ça suffisait, la formation durerait une semaine et on en aurait fini", explique Marc Lajus, le directeur du centre.
Le cursus, qui dure en tout 15 semaines, n'est pas qu'une partie de plaisir pour Maxime Freyche, ancien agent de terrain, reconverti formateur depuis deux ans : "Formation exigeante pourquoi ? Parce qu'on a une partie théorique et une partie pratique/théorique, avec beaucoup de contenu notamment sur le cadre légal, détaille-t-il. Juridiquement, c'est assez lourd. L'idée, c'est de préparer au mieux les stagiaires à répondre à toutes sortes de situations sur le terrain".

La sélection à l'entrée est rigoureuse. On compte un seul admis à la formation pour 70 dossiers de candidature déposés. Il faut déjà une bonne condition physique pour supporter des séances de sport assez intenses selon Yasar l'un des stagiaires, ancien agent de sûreté aéroportuaire. "En l'occurrence du cardio, du renforcement musculaire, énumère-t-il. Pour moi, un agent GPC, c'est un athlète hybride. Il sait tout faire physiquement et mentalement".
La formation doit s'achever le 5 juillet. Le fait de pouvoir travailler pendant les Jeux olympiques motive de nombreux stagiaires malgré l'enjeu que cela représente, à l'image de Géraldina, 32 ans, ancienne salariée dans le milieu commercial. "On est très excité, mais aussi, on ne va pas mentir, ça fait un peu peur quand même parce qu'on va avoir vraiment un flux de voyageurs énorme, anticipe-t-elle. Mais on est là. La formation, c'est pour nous préparer, pour être sur le terrain. Moi, je suis ravie".
Des effectifs renforcés à la Défense et Châtelet les Halles
La pression, Didier Robidoux, directeur de la sûreté au sein de la RATP, tente lui aussi de la relativiser, il n'appréhende pas de difficultés spécifiques liées aux Jeux olympiques. "C'est le même travail au quotidien, si ce n'est qu'on va avoir une attention particulière au volume de visiteurs étrangers. On devra répondre à leurs orientations".
Les effectifs seront positionnés près des principaux sites de compétition et dans les stations de métro et de RER a priori les plus chargées comme La Défense ou Châtelet les Halles.