Après les attaques contre des prisons françaises, 21 suspects présentés à la justice
Quelques jours après leur interpellation, 21 suspects sont présentés vendredi 2 mai à des juges à Paris en vue de leur mise en examen pour des attaques contre des prisons et des agents pénitentiaires, a indiqué le Parquet national antiterroriste (Pnat), qui se dessaisit de cette enquête au profit de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco).
Le placement en détention provisoire a été requis contre ces 21 personnes, dont deux mineurs et sept en détention, précisent dans un communiqué commun le Pnat et la Junalco, désormais chargée des investigations.
"Parmi les mis en cause" figure "celui qui est susceptible d'être le créateur du premier compte Telegram intitulé DDPF", pour "Défense des prisonniers français", et "proche de la DZ Mafia", soulignent-ils.

Au total, 30 personnes, dont quatre mineurs, ont été interpellées entre lundi et mercredi lors d'un vaste coup de filet dans toute la France. Sept gardes à vue ont été levées sans poursuite à ce stade.
"Au terme de cette opération, il n'apparaît pas que ces actions coordonnées procèdent d'une entreprise terroriste dont l'objet aurait été la commission d'infractions ayant pour seul but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur", développent le Pnat et la Junalco.
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"Très grande criminalité organisée"
"Aucune idéologie radicale violente, aucune ingérence étrangère, pistes pleinement explorées, n'ont pu être caractérisées", poursuivent-ils. "En revanche, les investigations ont permis d'inscrire résolument ces actions dans la très grande criminalité organisée", selon le communiqué.
L'information judiciaire, ouverte vendredi pour notamment association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et de délits, porte sur quinze actions menées contre des prisons et des agents pénitentiaires à partir du 13 avril.
Le 13 avril à Agen était apparu pour la première fois le tag "DDPF" près de sept voitures incendiées sur le parking de l'École nationale de l'administration pénitentiaire (Énap).

S'en était suivie une série d'incendies de voitures de personnels pénitentiaires un peu partout en France, des tirs de mortiers d'artifice sur des prisons, voire des tirs de kalachnikov comme à Toulon.
L'enquête porte aussi sur des tirs par arme à feu et des jets de deux cocktails Molotov ayant visé le 21 avril un lotissement à Villefontaine (Isère) où résident des agents pénitentiaires, non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, avait dès le début imputé les attaques à la criminalité organisée alors que le Parlement a définitivement adopté mardi une proposition de loi destinée à renforcer la lutte contre les narcotrafiquants.
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Avec AFP