En Cisjordanie, des paysans palestiniens victimes quasi quotidiennes de colons israéliens

En Cisjordanie, les colons israéliens redoublent de violences sur la population. Les attaques se multiplient. Il y a bientôt deux semaines, trois Palestiniens sont morts après une nouvelle offensive. Ces colons ont aussi attaqué une base militaire israélienne, ce qui a indigné la classe politique de l'Etat hébreu. Rien ne semble arrêter leur harcèlement sur les Palestiniens.

Au nord-est de Ramallah, certains font face à ces intimidations quasiment tous les jours. Ces six bergers s'abritent du soleil sous un olivier et une vieille toile noire qui ondule dans le vent. Ils surveillent un troupeau de chèvres et le sommet de la colline. "Ils arrivent par là, dans la vallée, pour nous attaquer", lance l'un d'entre eux. Il pointe au bout de son doigt : "Ils sont dans les tentes là-haut, sur la montagne. Ils nous surveillent à la jumelle."

Ces colons qui les harcèlent de plus en plus, Rakan en a fait l'expérience au début du mois. "Ils m'ont frappé avec un marteau juste ici derrière la tête, et sur le bras avec des bâtons et des pierres, raconte-t-il. Ensuite, ils m'ont fait tomber sur le sol pour me 'finir'. Ils ne veulent pas qu'on travaille ici."

"Ce sont eux qui doivent partir"

Mais c'est toute la vallée que les colons harcèlent, allant agresser presque tous les jours la famille de Fada. "Ils entrent dans la cuisine, ils jettent l'huile, la farine, le sucre et le riz par terre, décrit-elle. Et puis tout ce qu'ils trouvent, ils le volent."

Fada et sa petite-fille sont quasi quotidiennement hacelées par des colons israéliens au nord-est de Ramallah, en Cisjordanie. (GILLES GALLINARO / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Fada et sa petite-fille sont quasi quotidiennement hacelées par des colons israéliens au nord-est de Ramallah, en Cisjordanie. (GILLES GALLINARO / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Ils vivent à neuf dans des tentes de couleur kaki qui cachent l'entrée de deux grandes cavités, creusées dans la montagne qui surplombe cette vallée aride. Des colons, souvent masqués, aiment bien venir ici. "L'autre fois, mes deux petites-filles de 2 et 11 ans dormaient, leur mère a trouvé un colon au-dessus de leur tête avec un couteau, poursuit Fada. Elle a eu très peur que le colon les tue." Malgré la peur, la famille de Fada ne s'en ira jamais, dit-elle, "ce sont eux qui doivent partir".