Tour-Eiffel et «croissante» au beurre, la piétonne de Paris se prend pour une touriste
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant où je suis une touriste dans la ville où j'habite. Eh bien hier, j'ai rêvé. Et j'ai fini en nage sur la tour Eiffel à écouter beugler Gilbert Montagné alors que de petits américains dorés comme des frites suppliaient, genoux à terre, qu'on leur donne des gobelets en plastique. Car ainsi que le dit le proverbe yiddish «un rêve de beignets, c'est un rêve, et non pas des beignets».
Ce qui veut sûrement dire qu'on se réveille hagard et toujours affamé. Quelques heures plus tôt, j’étais descendue à l’heure où chante le coq pour me rendre au café de Flore dont je n’avais jamais poussé la porte car je vis à Paris et n’ai jamais gagné aucun prix littéraire. Dans un kiosque, j’ai demandé le Times - j’étais à ce stade une touriste anglaise - et suis ressortie avec le New York Times. J’étais Américaine.
À Arthur, le serveur du Flore, j’ai demandé ce qui sur sa carte était typically French. Il a mentionné une soupe à l’oignon