Taysir Batniji, artiste gazaoui de l’exil et de la lutte contre l’effacement de la mémoire palestinienne

Une valise pleine de sable, cette œuvre, Sans titre, réalisée en 1998, puis revisitée, dit le déracinement et l’itinérance de l’artiste, et son attachement à une terre qui disparaît de jour en jour. « Ma patrie est une valise », ainsi Taysir Batniji a-t-il emprunté au grand Mahmoud Darwich ce titre d’un poème que l’on peut lire sur le cartel accompagnant l’œuvre.

En 2002, alors qu’il présente sa première exposition personnelle à Paris, il crée une performance de fin de parcours, Voyage impossible, qu’il reproduira à chaque occasion jusqu’en 2009 : tel Sisyphe, déplacer un tas de sable de droite à gauche et inversement jusqu’à l’épuisement.

De Gaza à la France, l’exil contraint de Taysir Batniji

Depuis son arrivée en France en 1994, Taysir Batniji vit dans un entre-deux qui est son lieu de création, malgré lui. Une matière qu’il a choisi d’intégrer à son travail plutôt que de la subir. Sa pratique, pluridisciplinaire, couvre le dessin, la peinture, la sculpture, les installations et les...