Dans un contexte économique marqué par les tensions sur le pouvoir d’achat, les premières tendances salariales de 2025 offrent les contours d’un nouvel équilibre entre contraintes économiques et exigences sociales. Publiée fin mars, une étude de la Banque de France constate, après l’analyse de 1 600 accords d’entreprises et 120 accords de branches, entre octobre 2024 et mars 2025, que la hausse moyenne des négociations annuelles obligatoires (NAO) du premier trimestre de 2025 est de 1,8 % pour les minima salariaux des branches et de 2,1 % pour les entreprises. Soit des progressions supérieures à l’inflation attendue de 1,5 % pour l’année en cours.
« Sauf qu’il faudrait que les salaires augmentent de 4,5 % par an en moyenne sur les deux prochaines années pour rattraper les pertes de pouvoir d’achat subies depuis 2022 », tempère Agathe Le Berder, conseillère exécutive CGT en charge des salaires, du temps de travail et de la démocratie sociale.
Car, en parallèle, le rapport du centre d’études et data du Groupe Alpha, publié en février, pointe que, même si pour la première fois depuis trois ans, les augmentations sont supérieures à l’inflation, elles ne suffisent pas à compenser les pertes de pouvoir d’achat subies depuis la crise inflationniste.
Tous les prétextes sont bons : l’inflation, le contexte géopolitique…
Dans les branches comme dans les entreprises, les augmentations salariales négociées avaient progressé en 2021 mais sans suivre la montée de l’inflation et les conséquences du Covid, atteignant tout de même un pic de 4,5 % fin 2022. Ces hausses étaient ensuite restées relativement modérées en 2023 et 2024, analyse la Banque de France.
Cela s’annonce pire en 2025, 90 % des entreprises ont