Espagne : soupçonné de corruption, le numéro trois du Parti socialiste démissionne

Nouvelle onde de choc pour le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. Le numéro trois du Parti socialiste (PSOE) est mis en cause dans une affaire de corruption qui vise également l’ex-bras droit du chef du gouvernement espagnol. Il a annoncé ce jeudi sa démission.

« Afin de défendre le Parti socialiste auquel ce pays doit tant, et afin de défendre ce gouvernement, j’ai décidé de présenter ma démission de tous mes postes », écrit dans un communiqué Santos Cerdan, qui assure toutefois « n’avoir jamais rien commis d’illégal ». L’homme clé du PSOE a donc démissionné de son poste de secrétaire du parti et de son mandat de député.

Soupçons de corruption

Un juge de la Cour suprême a déclaré jeudi matin qu’un rapport de police affirmait « l’existence d’indices concordants concernant la possible participation » de Santos Cerdan, complice « présumé de l’ex-ministre José Luis Àbalos (…) dans l’attribution indue d’un contrat public. » Il est soupçonné d’avoir perçu des commissions illégales de la part d’un chef d’entreprise espagnol dans le cadre de contrats d’achat d’équipements de santé lors de la pandémie du Covid-19.

Jouissant de l’immunité parlementaire, l’ex-député a tout de même indiqué qu’il se présenterait de son plein gré à la justice le 25 juin, comme l’y a invité le juge du Tribunal suprême « pour éclaircir toutes les questions » qui lui seront posées.

Énième scandale

De son côté, Pedro Sanchez a déclaré jeudi après-midi lors d’une conférence de presse « ne rien savoir » du dossier. « Aux citoyens (…), aux militants et aux sympathisants du Parti socialiste ouvrier espagnol, je veux demander pardon parce que, jusqu’à ce matin même, j’étais convaincu de l’intégrité de Santos Cerdan » a affirmé le Premier ministre.

Santos Cerdan n’est pas le seul proche du Premier ministre espagnol au centre d’un scandale de corruption. La femme de Pedro Sanchez, Begona Gomez est visée par une enquête pour « trafic d’influence et corruption ». Le chef du gouvernement avait mis en jeu sa démission en avril 2025 suite à ces révélations, avant de faire marche arrière en annonçant rester à son poste. Son frère David Sanchez, responsable du spectacle vivant à de la ville de Badagoz (sud-ouest de l’Espagne) doit bientôt être jugé pour trafic d’influence.

Pour l’opposition cette énième affaire de scandale concernant l’entourage du Premier ministre socialiste est une aubaine. « J’imagine que les doutes se sont dissipés, si quelqu’un en avait, autour de ce que nous pensons être un complot mafieux derrière le parti du gouvernement et le gouvernement », a réagi le chef de file du premier parti d’opposition, le Parti populaire, Alberto Nunez Feijoo.

Le parti de droite accuse depuis plusieurs mois Pedro Sanchez de corruption. Dimanche à l’appel du Parti populaire plusieurs milliers de personnes s’étaient rassemblées dans le centre de Madrid pour protester contre le gouvernement.

Le journal des intelligences libres

« C’est par des informations étendues et exactes que nous voudrions donner à toutes les intelligences libres le moyen de comprendre et de juger elles-mêmes les événements du monde. »
Tel était « Notre but », comme l’écrivait Jean Jaurès dans le premier éditorial de l’Humanité.
120 ans plus tard, il n’a pas changé.
Grâce à vous.

Soutenez-nous ! Votre don sera défiscalisé : donner 5€ vous reviendra à 1.65€. Le prix d’un café.
Je veux en savoir plus !