«Une rumeur infondée» : accusé de violences par six femmes, l’acteur et réalisateur Franck Gastambide dément

Alors que l’acteur est à l’affiche de la série Super Mâles diffusée sur Netflix, c’est pour une tout autre affaire qu’il est aujourd’hui sur le devant de la scène. D’après une enquête réalisée par nos confrères de MediapartFranck Gastambide  est mis en cause par six femmes, dont trois anciennes compagnes, pour des faits de violences sexuelles, physiques et psychologiques. Accusations niées par le réalisateur de 46 ans, qui a tenu à réagir à cette enquête via une publication sur X, ex-Twitter.

«Mediapart vient de publier un article me concernant, déclenché par les mensonges et la malveillance de personnes qui, poussées par la jalousie et la frustration, me harcèlent, me menacent, et cherchent à me nuire depuis plusieurs années», a amorcé Franck Gastambide. Sur fond noir, il a poursuivi sa justification. «Pendant près de deux ans, ces journalistes ont fouillé ma vie et mon passé, remontant jusqu’à dix-sept ans en arrière. Ils ont cherché à interroger quiconque aurait quelque chose de négatif à dire sur moi, tout en laissant une rumeur infondée se propager. De mon côté, je sais qui me veut du mal, alors je me suis préparé», a-t-il déclaré.

Cherchant à prouver son innocence présumée, l’acteur aurait accepté de collaborer avec le journal. «Je me suis moi-même rendu chez Mediapart, seul, avec un dossier d’une centaine de pages sous le bras. J’ai passé cinq heures dans leurs bureaux à répondre aux questions de deux journalistes et, surtout, à leur expliquer la véritable réalité des faits, preuves à l’appui.» Franck Gastambide a ensuite expliqué leur avoir mis à disposition constats d’huissiers de justice, textos, mails, notes vocales ainsi que les attestations de nombreux témoins et le libre accès à son téléphone portable. «Autant de preuves accablantes des menaces et de la volonté de nuire dont je suis victime, de la part de ceux qui sont la source principale de leur enquête», a-t-il souligné avant de remettre en question le travail desdits journalistes. «Ils auront donc consacré plusieurs mois à chercher des éléments à me reprocher, mais seulement quelques jours à s’intéresser à la contradiction.»

«Il a commencé à frotter son sexe sur ma main»

Cinq des six femmes interrogées par Mediapart ont tenu à conserver leur anonymat. Seule l’actrice Marion Séclin, ayant joué entre autres dans Clem, a accepté de témoigner en son nom propre. Cette dernière a dénoncé des comportements inappropriés sur le tournage de l’émission «Le Débarquement» de Canal+ en 2013. «Il a mis sa main sur le dossier de ma chaise et a commencé à frotter son sexe sur ma main en soupirant de plaisir», a affirmé la jeune femme de 34 ans tout en déclarant que ces comportements ne se seraient pas arrêtés là.

Franck Gastambide lui aurait, selon le comédien Kevin Razy témoin de ces actes, «fait du rentre-dedans gênant toute la journée» - tantôt en la bloquant dans un couloir, tantôt en l’embrassant de force dans le cou. Si l’acteur s’est justifié, selon le journal, par une tentative «de draguer d’une mauvaise manière», Marion Séclin ne serait pas la seule victime. Une autre actrice aurait dénoncé un comportement déplacé lors de l’avant-première de Validé en 2020. Franck Gastambide lui aurait «frotté les fesses avec son bassin pendant plusieurs secondes».

Parmi les six présumées victimes, trois d’entre elles sont des ex-compagnes témoignant de faits vécus dans la sphère privée. L’une a avancé une scène de violence datant de 2012 où le réalisateur aurait volontairement roulé sur son pied après qu’elle soit sortie de la voiture. Mais il l’aurait également violentée en 2019 dans sa loge pendant la cérémonie des César ou encore maintenue au sol par les poignets. Huit témoins corroboreraient ces propos.

De son côté, Franck Gastambide a expliqué, dans son long monologue, être victime de menaces visant à nuire à son image et sa carrière mais également de mort, d’insultes envers sa famille. Il a également déclaré que ses preuves comptaient les témoignages de proches, collaborateurs et d’ex-compagnes racontant l’emprise et pressions qu’il aurait subies. «Pendant plus d’un an, cette enquête a permis à un flot de rumeurs infondées de s’installer, des rumeurs bien plus graves que le contenu de l’article lui-même, alimenté par la jalousie et la frustration de ceux qui les ont déclenchées. [...] J’ai volontiers reconnu certaines maladresses, parfois vieilles de près de dix ans, mais je n’ai pas pu reconnaître des faits dont je n’ai aucun souvenir.» Pour l’heure, aucune plainte n’a été déposée.