Indiana Jones, de nos jours, serait peut-être commissaire-priseur, et non archéologue. Car ce sont eux qui, vente après vente, dénichent les trésors horlogers du temps passé. Rareté, état, provenance... Certains cochent la sainte trinité de la désirabilité. Telles celles proposées à la vente le 15 octobre dernier chez Artcurial : des montres historiques inédites, conservées jusqu’ici dans la famille de Pierre Rey, jadis conseiller privé du Prince Rainier III et administrateur des biens de la Principauté. Le reflet du goût sûr d’un homme de l’ombre pour l’excellence horlogère...
Sa montre à secret Cartier Pièce de Monnaie, (est. 200 000 – 400 000 €) unique en son genre, était une commande spéciale pour Pierre Rey. À l’intérieur d’une pièce gravée à l’effigie du Prince Rainier III datée de 1950, Cartier a pour l’occasion dissimulé un mouvement horloger dans un écrin joaillier. De même sa Patek Philippe Heures Universelles Réf. 1415 or rose et cadran rosé (est. 100 000 – 200 000 €, adjugée 328 000 €) est l’un des tout premiers modèles à proposer la lecture simultanée de l’heure dans les grandes capitales du monde. Son rarissime Calendrier Perpétuel a quant à lui été adjugé pour 524 800 €.
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Du côté de Bonhams Cornette de Saint Cyr, la dernière session Paris Fine Watches, aux côtés d’une rarissime chronographe Rolex Oyster Dato-Compax réf. 4767 dite « Jean-Claude Killy » de 1947 (est. 300 000-600 000 €) figurait également en cette année anniversaire pour Breguet une rare pré Type 20. Un chronographe militaire avec retour en vol n°. 411 estimé 80 000 à 120 000 €. Produit à seulement six exemplaires, il fait partie de la première génération de ce modèle, fournie en 1949 au Centre d’Essais en Vol français, avant même qu’il ne soit baptisé Type 20. Une rare montre de gousset à clapet en or rose 18K (750) avec calendrier perpétuel, répétition des minutes et phases de lune remontoir au pendant achetée en 1897 à quant à elle été adjugée pour 127 400 €.
S’il est bien un élément qui ajoute une touche de glamour, et de valeur, à une montre, c’est bien le fait d’avoir été portée par une star. C’est justement ce que propose Monaco Legend Group les 18 et 19 octobre prochains à l’hôtel Méridien de Monaco. Y était notamment proposée la Rolex Viceroy en or des années 1940 jadis possédée par un certain Andy Warhol (est. 20 000 – 40 000 €), et qui se sera finalement envolée à 156 000 €). Une pièce figurant bien évidemment dans le catalogue des deux sessions de vente historiques de ses biens chez Sotheby’s en 1988. Paradoxal dans la moindre de ses facettes, l’artiste pouvait à la fois être un accumulateur compulsif d’objets en tous genres, dont les montres, et affirmer : « On dit que le temps change les choses. Mais en réalité, c’est à nous-même de les changer. » Ou comment porter au poignet une parcelle de légende.
Plus encore, d’ailleurs, avec une autre création de la marque à la couronne, qui refait surface aux enchères le 9 novembre prochain à Genève : la propre Rolex Oyster de Mercedes Gleitze, rendue célèbre par sa traversée de la Manche à la nage en 1927. « À l’époque, les montres gousset dominaient encore le marché. Rolex, en créant l’une des premières montres étanches, a contribué à faire passer les montres au poignet, explique Sam Hines, à la tête du département Horlogerie de Sotheby’s. C’est aussi une pièce clé en termes de virage du marché de l’horloger, comme en termes de marketing. Par la suite, Rolex utilisera cette traversée de la Manche dans toutes ses publicités pour l’Oyster. Elle a vraiment une très grande importance dans l’histoire de la marque à la couronne. »