Emblème américain depuis 1782, le pygargue à tête blanche devient enfin l’oiseau officiel des États-Unis

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Le pygargue à tête blanche («bald eagle») devient enfin l’oiseau officiel des États-Unis. CHRISTIAN PETERSEN / Getty Images via AFP

Joe Biden a signé le soir de Noël une loi faisant de ce rapace «l’oiseau national» des États-Unis. Symbole mondialement connu du pays, le «bald eagle» figure notamment sur le sceau national et sur celui du président des États-Unis.

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Le pygargue à tête blanche, que les Américains appellent «bald eagle» («aigle chauve») bien que ce rapace ne soit pas à proprement parler un aigle, est devenu au soir de Noël l’oiseau officiel des États-Unis. Le président américain Joe Biden a en effet signé une loi décrétant qu’il serait «l’oiseau national» du pays, dont il est en réalité l’un des emblèmes les plus connus depuis l’indépendance des États-Unis.

Le pygargue à tête blanche orne le Grand Sceau des États-Unis depuis 1782. On le trouve encore sur les sceaux de la CIA et de la NSA, mais aussi sur celui du président des États-Unis. Considéré comme l’un des emblèmes du pays et perçu comme tel à travers le monde, l’oiseau n’avait pourtant pas encore été reconnu comme tel par la loi. 

«Depuis 250 ans, nous avions coutume de dire que le pygargue à tête blanche était l’oiseau officiel des États-Unis, mais ce n’était en réalité pas le cas» a déclaré Jack Davis, co-président d’une association dont le but était justement de faire reconnaître officiellement cet oiseau comme emblème national du pays. C’est désormais chose faite, depuis la promulgation d’une loi en ce sens par Joe Biden.

Le sceau du président des États-Unis sur le sol du bureau ovale de la Maison Blanche. PAUL J. RICHARDS / AFP

Au lendemain de l’indépendance des États-Unis, en 1776, un comité fut chargé par le Congrès de dessiner le futur Grand Sceau des États-Unis. Thomas Jefferson, Benjamin Franklin et John Adams ont travaillé pendant six ans sur la question, avant qu’en 1782 le sceau soit définitivement adopté par le Congrès : on y retrouve le pygargue à tête blanche, symbole de courage et d’honneur, tenant dans ses serres les flèches de la guerre et le rameau d’olivier de la paix, et surmonté de la devise des États-Unis : «e pluribus unum», («de plusieurs, un seul» que l’on peut traduire par «unis dans la diversité»). 

Mais en réalité, le pygargue à tête blanche ne faisait pas l’unanimité au sein même de ce comité. On apprit plus tard que Benjamin Franklin s’était opposé au choix de cet oiseau, faisant valoir que le rapace était «un oiseau de mauvaise moralité» car, trop paresseux pour pêcher lui-même, le pygargue à tête blanche vole les prises du balbuzard. Benjamin Franklin préférait comme oiseau le dindon sauvage, à ses yeux «un oiseau bien plus respectable», certes «un peu ridicule et vaniteux» mais néanmoins bien plus «courageux».

Le pygargue à tête blanche avait néanmoins les faveurs de Thomas Jefferson, qui en disciple des physionomistes voyait dans l’allure altière du rapace un gage de noblesse et de courage. Du reste les aigles font partie depuis longtemps de l’héraldique pour leur silhouette imposante, symbole de liberté et de force.. Le symbolisme l’a emporté sur la biologie. 

Depuis 1940, il est interdit de vendre et de chasser le pygargue à tête blanche aux États-Unis. Un temps en voie d’extinction, la population du rapace a connu une croissance importante depuis 2009.

Le sceau du président des États-Unis. BRENDAN SMIALOWSKI / AFP