Taxe soda : "Enfin une mesure forte prise par le pouvoir politique", salue un nutritionniste
"C'est une excellente nouvelle, enfin, on a une mesure forte qui est prise par le pouvoir politique", salue mardi 11 février sur franceinfo le professeur Boris Hansel, nutritionniste et endocrinologue à l’hôpital Bichat à Paris, alors que l'augmentation de la taxe soda dans le volet recettes du budget de la Sécurité sociale est examinée par le Parlement.
Les industriels sont vent debout contre cette augmentation. La taxe soda "est une taxe de rendement pour renflouer les caisses de l'État", a dénoncé lundi sur franceinfo le président de l'Union des Jus de fruits. Une bouteille de Coca-Cola pourrait ainsi voir son prix augmenter de 10%.
Une baisse des décès estimée à 640 par an, d'après l'Inrea
Mais pou le professeur Hansel, elle est incontournable pour la lutte "contre l'obésité et le diabète". Selon le nutritionniste, les effets sont attendus. "On peut estimer par exemple qu'une augmentation de 0,20 euro du litre de boissons sucrées diminuera les achats, diminuera la consommation de sucre. L’Institut national de la recherche agronomique (Inrea) avait estimé une diminution de la consommation des sucres à peu près de deux kilos par an par Français avec à la clé une estimation de moins 640 décès par an", précise-t-il.
L’Organisation mondiale de la santé préconise sa création pour réduire la consommation de sucre, en particulier chez les jeunes. L'effet "est absolument avéré", selon Boris Hansel. Reste à déterminer "l'impact réel sur la santé, parce que c'est extrêmement difficile d'isoler l'impact d'une mesure sur la santé", dit-il. Au Royaume-Uni, l'instauration d'une taxe soda a permis "une réduction de près de 30% des hospitalisations pour caries dentaires chez les petits enfants", souligne le professeur. Mais attention, "cette mesure ne suffira pas à elle seule à enrayer le problème du diabète, de l'obésité et des maladies qui en découlent", prévient-il.