Municipales à Paris : l’écologiste Yannick Jadot espère rassembler la gauche derrière lui

Jusqu’à présent, Yannick Jadot était resté assez évasif lorsque les journalistes l’interrogeaient sur ses ambitions pour la capitale. « Maire de Paris est un beau mandat… comme il en existe d’autres », se contentait-il de répondre. Ce lundi 20 janvier, dans une interview accordée au Parisien, le sénateur écologiste a finalement joué cartes sur table en mettant fin au faux suspens : il est bien candidat pour prendre la succession d’Anne Hidalgo.

Pour y parvenir, il entend rassembler la gauche derrière lui. « Le bilan commun, le désir d’unité de notre électorat, la menace d’une droite unie m’amènent à proposer un autre chemin : le rassemblement des écologistes immédiatement, celui des écologistes et de la gauche rapidement », plaide celui qui fut directeur des campagnes de Greenpeace au milieu des années 2000.

Avant cela, Yannick Jadot doit gagner la concurrence interne à son parti. Quatre autres candidats sont également dans les starting-blocks : les adjoints David Belliard (candidat en 2020) et Anne-Claire Boux, la présidente du groupe écologiste au conseil de Paris Fatoumata Koné et Aminata Niakaté, avocate et porte-parole des Écologistes. Le choix des militants parisiens doit intervenir en mars.

Rachida Dati, cible numéro 1

L’ex-candidat à la présidentielle (4,6 % en 2022) assure les avoir tous rencontrer et dit vouloir jouer collectif : « Je propose un scénario qui n’est pas celui de la compétition entre les écologistes. À la fin, de toute façon, nos militants décideront par un vote. »

Ce n’est qu’une fois désigné par sa famille – bien que l’affaire soit loin d’être jouée d’avance dans une fédération où il n’est a priori pas majoritaire – qu’il pourra discuter avec les autres formations de gauche. Car, il n’est pas le seul à convoiter le siège d’édile parisien. Et les socialistes ne l’accueillent pas à bras ouverts : « Jadot a un problème. Pour être le candidat commun, il doit avoir le soutien de son parti et cela ne semble pas lui être favorable aujourd’hui », savoure un cadre parisien du PS.

Le parti à la rose n’entend pas céder la tête de liste à l’ambitieux. Deux socialistes, que départageront les militants également en mars, sont sur les rangs : le député Emmanuel Grégoire et le sénateur Rémi Féraud, soutenu par la maire Anne Hidalgo. Du côté des communistes, c’est le sénateur Ian Brossat qui a été désigné chef de file.

Ensemble (s’ils y parviennent), ils auront à ferrailler contre la favorite des sondages, Rachida Dati. Yannick Jadot cible dès à présent l’actuelle ministre de la Culture, qu’il accuse d’incarner une droite « trumpisée », « qui s’inspire de l’extrême droite » et coupable de « déni climatique ».

L’ex-eurodéputé, tenant de l’aile droite des Écologistes, veut continuer « à protéger la santé des Parisiens, en particulier des plus vulnérables, et à adapter la ville au défi climatique ». « Rendre Paris plus accessible aux classes moyennes et populaires qui la font vivre est une priorité absolue », promet-il.

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