Martin Muriot, murailler de son état, est penché sur un tas de fémurs marron. Voilà trois jours qu'il tente de recomposer la hague des «Martyrs de septembre» des Catacombes de Paris, composée de dizaines de fragments de squelettes anciens. «D'ordinaire, je travaille sur la pierre de Bourgogne, explique-t-il, un crâne à portée de main. Mais nous sommes en train de tester une nouvelle méthode scientifique de conservation pour ces ossements.»
Mise au point avec Clotilde Proust, restauratrice en archéologie, et Nathanaël Savalle, ingénieur en génie civil, cette méthode s'inspire du montage des murs en pierres sèches réalisés par les ouvriers des carrières d'extraction de la pierre. Après avoir classé les os, on range ceux de forme longue et on comble les espaces entre eux par des fragments plus effilés, plus courts ou cassés. Le but est d'éviter au maximum les vides, de manière à mieux répartir la charge. Le mortier ancien est retiré. « Dans les années 1950, on a mis du mortier pour que les…