Basket : Pau dans les veines, anti-Collet, tel père telle fille... Cinq choses à savoir sur Freddy Fauthoux, nouveau patron des Bleus

L'homme d'un seul club

Natif des Landes, Frédéric Fauthoux, passé par l'Insep, a vécu l'intégralité de sa carrière de joueur sous les couleurs de l'Elan béarnais, de 1990 à 2007 avec les pros, 17 saisons et 807 matchs. Leader naturel, le «Petitou» a hérité du capitanat pour ses dernières années à Pau. Son palmarès ? Conséquent. L'un des plus beaux du basket français : sept titres de champion de France, trois Coupes de France, quatre sacres au Tournoi/Semaine des As. Meneur organiseur balle en main et teigneux en défense, Fauthoux, 1,80m, était aussi connu pour son son sang-froid dans les moments chauds et, bien sûr, son adresse longue distance. Il avait d'ailleurs empoché le concours de tirs à trois points du All Star Game LNB 2005. Last but not least, Freddy Fauthoux a remporté la Coupe des Landes en 2010, comme Boris Diaw, qu’il a eu comme coéquipier à Pau et en sélection, avant de l'entraîner à Levallois.  

Pour ce qui est de l’équipe de France, Freddy Fauthoux, c’est 47 sélections de 1997 à 2005. Record de points ? 21, contre la République tchèque, en 2004. Il a participé à la phase finale de l'Euro 1997, avec une modeste 10e place à la clé, et le championnat d'Europe 2005, achevé avec le bronze autour du cou.

Fauthoux, l’anti-Collet

Coach Collet, c’était la rondeur, la diplomatie, le calme. Fauthoux, c’est autre chose. Des personnalités «totalement différentes», résume Claude Bergeaud, qui a dirigé Fauthoux à Pau et en sélection. «Vincent est complet, mais il n'extériorise pas ce qu'il dit beaucoup plus en comité restreint. Il a fait preuve de beaucoup de résilience, alors que Freddy est beaucoup plus dans l'expression, il met la pression sur l'extérieur, il est agité sur le banc, très expressif, il pique des colères, se souvient l’ex-patron des Bleus (2003-07). On a fait autant de bringues ensemble que de matchs (sourire). Chaque match était associé à une bringue... C'est quelqu'un d'extrêmement festif, jovial, simple, accessible et abordable. Il a des valeurs familiales qui ont toujours prôné la proximité des gens, l'amour des gens. Il est très agréable à vivre. Et il a l'amour de la vie, il rigole tout le temps, on entend les éclats de voix...»  

Palmarès (quasi) vierge en tant qu’entraîneur

Comme Vincent Collet l'a souvent fait au cours de son mandat, le nouveau patron des Bleus aura la double-casquette de sélectionneur et entraîneur. En poste à Bourg-en-Bresse depuis 2022, il a récemment été prolongé jusqu'en 2027 et entend mener de front les deux missions, lui qui a notamment guidé la JL Bourg jusqu'en finale de l'Eurocoupe la saison dernière. Il avait fait ses débuts sur les bancs à l'Elan Pau Nord Est de 2013 à 2015, en N3 et N2, avec un été en tant qu'adjoint de Bernard Faure lors du sacre des U16 à l'Euro 2014. Antoine Rigaudeau l'a pris comme assistant à Levallois en 2015 avant de lui laisser les clés quelques mois plus tard. Fauthoux est resté aux commandes des Metropolitans jusqu'en 2020, avant d'enfiler un rôle de numéro 1 bis à l'Asvel, qui lui a d’ailleurs fait les yeux doux au printemps dernier. «L'équation n'était pas simple à résoudre», avait soufflé l'intéressé.

En attendant, c’est avec Lyon-Villeurbanne, comme adjoint donc, qu’il a remporté ses seuls trophées en tant que technicien, deux titres de champion de France (2021 et 2022) et une Coupe de France (2021). À défaut d’un CV ronflant et de références internationales, Fauthoux s’appuiera sur ses qualités, son passé de joueur et sa poigne pour imposer ses idées. «Le fait d'être resté à Pau l'a mis sur cette orbite. Il serait parti, il n'aurait jamais connu ce qu'il a connu en club, en sélection ou comme entraîneur. Il a joué sous les ordres des meilleurs coachs, Gomez, Monclar, Bergeaud, Herbert, et s’est imprégné de leur savoir-faire. Après, il a fait sa propre soupe. Et elle n'est pas si mauvaise que cela (sourire)», sourit Pierre Seillant, ex-président de Pau. À noter que Fauthoux a entraîné de nombreux Bleus, de Victor Wembanyama à Zaccharie Risacher, en passant par Vincent Poirier, Louis Labeyrie, Gerschon Yabusele, Elie Okobo, Sylvain Francisco et Matthew Strazel. Ça peut aider. 

Les Bleus, un rêve qui ne date pas d'hier pour Fauthoux

L'intéressé ne s'en est jamais caché. «Ce n'est pas nouveau, j'ai cet objectif depuis plusieurs années, rappelait-il au début de l'été dans les colonnes du Progrès . Tout le monde aimerait sélectionner et entraîner cette équipe de France. Ça représente aussi énormément de responsabilité parce que c'est la vitrine du basket français. Je prends conscience de ce que c'est et ce serait un honneur d'être nommé à ce poste-là», disait-il encore, assurant au passage que la double-casquette équipe de France/JL Bourg est «compatible avec sa façon de travailler». Dans tous les cas, il avait déjà eu l'occasion d'exposer son projet devant les décideurs de la fédération il y a plusieurs mois. «J'ai pu expliquer ce que je pouvais apporter à ce poste», avait-il expliqué. Dès 2020, pour Le Parisien , Fauthoux se disait «intéressé» : «Qui ne rêverait pas d'occuper ce poste? S'il faut taper à la porte pour se signaler, je le ferai».

Marine, au nom du père 

Dans la famille Fauthoux, la fille. Âgée de 23 ans, Marine Fauthoux marche sur les traces de papa. Elle est même encore plus précoce que son paternel, elle qui a déjà 73 sélections et quatre médailles en Bleu à son compteur, dont le bronze aux Jeux olympiques de Tokyo, en 2021, et bien sûr l'argent il y a quelques semaines, à Paris 2024. «Quand on dit que les chiens ne font pas des chats, c'est le cas. C'est Fred en fille ! C'est le même style», sourit Pierre Seillant. À noter que Freddy est papa de deux enfants.