Corée du Sud : l'arrestation du président déchu Yoon Suk-yeol est en cours
Le Bureau d'enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO) sud-coréen a annoncé vendredi 3 janvier avoir "commencé à exécuter un mandat d'arrêt" contre le président déchu Yoon Suk-yeol pour sa tentative ratée d'imposer la loi martiale le 3 décembre.
"L'exécution du mandat d'arrêt contre le président Yoon Suk-yeol a commencé", a déclaré le CIO, qui centralise l'enquête pour "rébellion" contre lui. Des journalistes de l'AFP ont vu l'un des procureurs du CIO accompagné de plusieurs autres personnes franchir l'imposante barrière de sécurité dressée devant la résidence de Yoon Suk-yeol vers 8 heures locale (23 heures GMT).
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Une arrestation de Yoon Suk-yeol, qui reste officiellement le chef de l'État et n'est que suspendu en attendant la confirmation par la Cour constitutionnelle de sa destitution d'ici la mi-juin, serait sans précédent dans l'histoire de la Corée du Sud.
L'avocat de Yoon Suk-yeol avait confirmé à l'AFP jeudi que le dirigeant déchu se trouvait toujours à l'intérieur de sa résidence présidentielle.
Le CIO, qui centralise les investigations sur le coup de force du 3 décembre, a jusqu'au 6 janvier pour exécuter le mandat d'arrêt délivré par un tribunal à sa demande. Les avocats de Yoon Suk-yeol ont intenté un recours contre ce mandat, qu'ils qualifient d'"illégal et invalide".
Un important dispositif policier
Des centaines de partisans inconditionnels de Yoon Suk-yeol, parmi lesquels des youtubeurs d'extrême droite connus et des prédicateurs chrétiens évangéliques, ont campé près de la résidence présidentielle toute la nuit de jeudi à vendredi, certains organisant des séances de prière nocturnes.
"Yoon Suk-yeol ! Yoon Suk-yeol !" scandent-ils en agitant des bâtons lumineux rouges, surveillés par les forces de l'ordre en grand nombre.
Selon l'agence sud-coréenne Yonhap, quelque 2 700 policiers sont déployés dans le secteur, après des échauffourées entre partisans et détracteurs du président déchu la veille au soir.
Il reste difficile de savoir si le service de sécurité présidentiel, qui protège toujours Yoon Suk-yeol en tant que chef d'État en exercice, va obtempérer au mandat des enquêteurs. Des membres de ce service ont déjà bloqué des tentatives de perquisition dans la résidence présidentielle, où Yoon Suk-yeol est retranché depuis des semaines.
Le chef du CIO, Oh Dong-woon, a averti que quiconque tenterait d'empêcher l'arrestation de Yoon Suk-yeol pourrait lui-même faire l'objet de poursuites.
Avec AFP