Accord franco-britannique sur l'immigration : le maire de Dunkerque se dit "déçu et en colère"

"Je suis un maire déçu et en colère", déclaré Patrice Vergriete, maire divers gauche de Dunkerque, ce vendredi sur franceinfo, alors que la France et le Royaume-Uni se sont mis d'accord jeudi 10 juillet sur un "projet pilote" d'échange de migrants. Cet accord prévoit le renvoi en France d'une personne migrante arrivant au Royaume-Uni par petit bateau, en échange de quoi Londres s'engage à accepter un migrant se trouvant en France et exprimant sa volonté, via une plateforme en ligne, de s'installer au Royaume-Uni et justifiant de liens avec ce pays.

"Certes, il y a eu une avancée, un premier pas vers l'ouverture d'une voie légale d'émigration de la part de l'Angleterre, ce qui est la moindre des choses après 30 ans où on constate que 71% des gens qui traversent la Manche, qui risquent leur vie, sont éligibles au droit d'asile", observe Patrice Vergriete, mais l'accord conclu basé sur un système de "un pour un" est une "usine à gaz", dénonce l'élu de Dunkerque, ancien ministre délégué chargé du Logement en 2023 et ancien ministre chargé des Transports en 2024.

"Ça ne va rien changer et ça va même aggraver les choses sur notre territoire parce que les migrants qui seront refoulés d'Angleterre reviendront évidemment ici sur la Côte d'Opale, dans les campements, et rechercheront à passer en Angleterre" de nouveau, avance le maire de Dunkerque.

"La seule solution, c'est l'ouverture d'une voie légale d'immigration", préconise Patrice Vergriete. "Ça permettra aux 71% des migrants ici, sur ce territoire, d'accéder légalement en Angleterre de manière totalement sécurisée, et derrière, les 29% effectivement, on les traitera", "on arrivera à gérer la situation". Or, aujourd'hui, c'est "ingérable", martèle-t-il.