Chicago face à la menace de Trump : le maire et le gouverneur montent au créneau

C’est un bras de fer qui s’annonce explosif. Donald Trump a jeté un pavé dans la mare mardi 2 septembre. Après Los Angeles et Washington, le président des États-Unis a annoncé qu’il allait déployer les forces fédérales à Chicago qu’il qualifie de «ville la plus dangereuse du monde» pour y combattre la criminalité. Et ce, avec ou sans l’accord des autorités locales. «Nous allons intervenir. Je n’ai pas dit quand, mais nous allons intervenir», a-t-il lancé aux journalistes depuis la Maison-Blanche. Une annonce qui fait déjà grincer des dents.

Brandon Johnson, le maire démocrate de Chicago, n’a pas tardé à riposter. Lequel dénonce une manœuvre purement politique de la part du 47e président des États-Unis. «Il veut simplement sa propre police secrète qui fera des coups de publicité chaque fois que ses sondages s’effondrent, chaque fois que ses rapports sur l’emploi montrent une économie stagnante, chaque fois qu’il a besoin d’une nouvelle distraction face à ses échecs», a-t-il lancé aux journalistes, d’après Reuters.

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«Chicago ne veut pas de troupes dans ses rues»

Du côté du gouverneur de l’Illinois, le ton est ferme. «Chicago ne veut pas de troupes dans ses rues», a répondu peu après JB Pritzker, en se disant «prêt à combattre en justice» tout déploiement militaire et en appelant ses habitants à faire entendre leurs voix pacifiquement. «Rien de tout ça n’a pour objectif de lutter contre la criminalité ou de rendre Chicago plus sûre. Rien. Pour Trump, il s’agit de tester son pouvoir et de créer du spectacle politique pour dissimuler sa corruption», a attaqué Pritzker au cours d’une conférence de presse réunissant les principaux responsables politiques locaux.

«Il n’y a aucune urgence qui justifie le déploiement de militaires», a encore insisté le gouverneur démocrate, en soulignant que les meurtres ont plongé de près de 50% au cours des quatre dernières années. JB Pritzker va plus loin et soupçonne même Trump de chercher, par la multiplication de ce type d’intervention, à remettre en cause la tenue en novembre 2026 des élections législatives de mi-mandat.

«Régler le problème de la criminalité en vitesse»

En début de journée, sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump avait pris l’engagement de «régler le problème de la criminalité en vitesse» à Chicago, «comme [il l’a] fait à Washington». Depuis la mi-août, il a imposé le déploiement de troupes fédérales dans la capitale américaine. Des soldats armés équipés de véhicules blindés y patrouillent depuis dans les rues ou dans le métro, en particulier près des institutions et monuments nationaux. Washington «est maintenant un endroit sûr», a affirmé le président républicain mardi.

Donald Trump menace également d’envoyer des policiers fédéraux et des militaires dans d’autres grandes villes démocrates comme New York, Baltimore ou encore Boston.

Cette annonce intervient quelques heures seulement après qu’un juge fédéral a interdit à l’administration Trump d’utiliser l’armée pour lutter contre la criminalité en Californie. En effet, le déploiement de réservistes de la Garde nationale pour assurer le maintien de l’ordre à Los Angeles, après des manifestations localisées et sporadiques en juin contre la politique migratoire répressive de Donald Trump, a été déclaré illégal. Cette décision n’entrera cependant en vigueur qu’à partir du 12 septembre, ce qui laisse à la Cour suprême américaine, à majorité conservatrice, le temps de se prononcer sur le dossier.