Correspondante à Bruxelles
«Produire plus vite, produire mieux et produire ensemble, en Européen.» C’est ainsi que le commissaire Thierry Breton résume le programme européen pour l’industrie de la défense (Edip) qui a été adopté mardi par la Commission. Il y a urgence à réagir. Qu’il s’agisse de l’offre d’équipements (très coûteuse parce que très fragmentée), des capacités de production (très insuffisantes) et des stocks dangereusement bas, la guerre en Ukraine a mis en relief les fragilités de la défense européenne. Elles sont l’héritage des «Trente paresseuses», selon la formule de François Heisbourg, conseiller principal à l’Institut international d’études stratégiques, c’est-à-dire des années durant lesquelles les Européens ont encaissé les dividendes de la paix.
Le réveil est douloureux. Globalement, les armées de l’UE ne sont pas au niveau de la menace. «Si nous avions dépensé 2 % de notre PIB au cours des quinze dernières années, souligne un fonctionnaire européen, c’est 1000 milliards…