Bis repetita. À peine nommés, les membres de l’équipe de François Bayrou voient leurs moyens mieux définis par leur chef. Dans un décret paru ce mardi 24 décembre au journal officiel, le premier ministre est venu limiter la taille maximale des cabinets ministériels. Imitant, en cela, l’exemple de ses prédécesseurs.
Dans le détail, le texte prévoit que les ministres de plein exercice ne peuvent compter dans leur cabinet «plus de quinze membres». Parallèlement, «le cabinet d’un ministre auprès d’un ministre de plein exercice comme celui d’un ministre délégué ne peut comprendre plus de dix membres». Deux exceptions subsistent toutefois : Marc Ferracci, chargé de l’Industrie et de l’Énergie, ainsi qu’Amélie de Montchalin, aux Comptes publics, peuvent s’entourer de cinq membres de plus.
Ces contraintes imposées aux ministres ne sont pas nouvelles. Dès son élection, en 2017, Emmanuel Macron avait souhaité limiter la taille des cabinets ministériels, par le biais d’un décret signé de sa main. Les ministres pouvaient alors s’appuyer sur dix membres dans leur cabinet, contre huit pour les ministres délégués et cinq pour les secrétaires d’État. Des bornes qui avaient ensuite évolué au gré de l’actualité. Lors de la pandémie de Covid-19, ainsi, Jean Castex avait lâché du lest, en faisant passer les bornes à quinze, treize et huit membres. Puis, mi-février, un mois après son arrivée à Matignon, Gabriel Attal avait fixé des règles qui évoluaient selon les ministres délégués et secrétaires d’État.
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Une question de coûts
Avant sa censure, Michel Barnier avait quant à lui imposé les mêmes bornes que François Bayrou à ses équipes. Mais seuls les ministres chargés de l’Industrie et de l’Énergie pouvaient compter sur des entourages renforcés. Cette fois-ci, Amélie de Montchalin va bénéficier de paires de bras supplémentaires pour préparer sa mouture du budget 2025. Un travail très attendu et pour le moins épineux, qui avait fait chuter l’ancien négociateur du Brexit.
Pour les premiers ministres, limiter la taille des cabinets ministériels est tout autant une question de pouvoir qu’une question financière. Selon le dernier pointage en date, arrêté au 1er juillet, l’ensemble des cabinets ministériels regroupaient 482 membres et 2210 fonctions support, pour un total de 2692 effectifs physiques. Un chiffre en baisse par rapport aux 2872 personnes dénombrées en août 2021, mais qui demeure en forte hausse comparé aux 2340 - dont 300 membres de cabinets - comptabilisés en août 2017, peu après l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée. Avec un coût associé : en 2017, la dotation aux cabinets s’élevait à 21,07 millions d’euros, un chiffre passé à 28,9 millions d’euros sept ans plus tard.