«Le gris est le nouvel arc-en-ciel»: en Hongrie, une manifestation moqueuse pour soutenir les droits de la communauté LGBT+

VIDÉO- Des centaines de Hongrois sont descendus dans les rues de Budapest vêtus de couleurs ternes ce samedi. Un rassemblement sarcastique pour protester contre la récente répression des droits LGBT+ par le premier ministre Viktor Orban.

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Une marée grise s’est emparée du centre de Budapest ce samedi 12 avril. Plusieurs centaines de Hongrois vêtus de vêtements ternes, principalement gris, se sont rassemblés dans le centre de la capitale du pays. Cette manifestation ironique visait à dénoncer de la récente charge du premier ministre contre les droits de la communauté LGBT+.

Baptisé «Soyons tous les mêmes», le rassemblement est une initiative du parti parodique Chien à deux queues (MKKP). Il a été organisé en réponse à un projet de loi récemment adopté, qui vise à interdire la parade annuelle de la Marche des fiertés au motif qu’elle enfreint la loi hongroise critiquée sur la «protection de l’enfance».

Les manifestants ont fait le choix de riposter avec humour face à cette nouvelle restriction des droits des personnes LGBT+. «L’uniformité c’est cool», pouvait-on lire sur la pancarte d’un manifestant, tandis qu’une autre affichait un arc-en-ciel délavé, où les couleurs vives avaient laissé place à un nuancier sombre. «Censure», tançait en lettres majuscules un panneau brandi par un artiste monté sur des échasses.

«L’humour révèle l’absurde»

«Il est important que tout le monde soit venu ici aujourd’hui, habillé en gris, car l’unité guérit. Nous n’aimons pas être divisés par les couleurs, les personnalités, tout ça, a ironisé Richar, activiste du MKKP. Ce dont nous avons besoin, c’est que tout le monde regarde dans la même direction, veuille la même chose et marche au même rythme. Le gris, c’est cool maintenant. Le gris est le nouvel arc-en-ciel.»

Tamas Olajos, ingénieur âgé de 30 ans, a plus sérieusement estimé que «l’humour est un moyen tout à fait légitime de répondre à un régime qui se prend au sérieux». Et de renchérir : «Si nous pouvons rendre drôle quelque chose que le pouvoir insiste pour traiter avec un sérieux mortel, alors cela devient une sorte d’antidote. L’humour révèle l’absurde».

Malgré la nouvelle loi, la Marche des fiertés doit se tenir le 28 juin. Les participants au défilé s’exposeront désormais à une amende pouvant aller jusqu’à 500 euros, somme «qui sera reversée aux fins de protection de l’enfance».