Top 14 : «Il doit y avoir retrait de points» pour Toulouse, martèle le président de l’UBB à propos de l’affaire Jaminet

Une affaire qui fait tache. L’autorité de régulation du rugby (A2R, ex-Direction nationale d’aide et de contrôle de gestion, DNACG) s’est saisie du dossier du transfert de l’arrière international Melvyn Jaminet de Perpignan vers le Stade Toulousain en 2022. La Ligue et le Stade Toulousain avaient indiqué avoir trouvé un accord pour régler leur différend sur ce transfert dont les modalités auraient violé le salary cap (plafonnement salarial) en vigueur dans le rugby professionnel, par le paiement d’une amende de 1,3 million d’euros par le club Rouge et noir, comme l’avait révélé Le Figaro .

L’A2R est un organisme cogéré par la Ligue et la Fédération et sous la responsabilité de la FFR. Il est chargé de «préserver le respect de l’équité sportive au sein des différents championnats», en contrôlant la cohérence entre les investissements et les recettes des clubs. Selon les types d’infractions, l’A2R dispose d’un panel de sanctions : amendes, retrait de points, rétrogradation, interdiction de participation aux phases finales, interdiction de recruter... Le retrait de points ou l’interdiction de participer aux phases finales ne peut être déclaré qu’avant le 31 janvier de la saison en cours, mais un retrait de points peut être appliqué pour la saison à venir.

De nouvelles sanctions pour les clubs ne respectant pas le plafonnement salarial, allant jusqu’à des sanctions sportives, seront prochainement étudiées par la Ligue nationale de rugby (LNR), a déclaré à l’AFP son président Yann Roubert. «Il faut une plus grande sévérité dans les sanctions, en particulier en cas de récidive, qui puissent aller jusqu’à des sanctions sportives : du retrait de points jusqu’à la relégation d’un club potentiellement», explique le successeur de René Bouscatel.

Montpellier avait pris en son temps une amende de 3 millions d’euros, celle du Stade Toulousain est de 1,3 million. Pourquoi et comment, on ne sait pas

Laurent Marti

Mais l’affaire continue de faire grand bruit dans le monde du rugby. Dans un entretien accordé au quotidien régional Sud Ouest, le président de l’Union Bordeaux-Bègles, Laurent Marti, a exprimé sa colère devant cette situation. «Ce qu’on a vu, c’est que Montpellier avait pris en son temps une amende de 3 millions d’euros, celle du Stade Toulousain est de 1,3 million. Pourquoi et comment, on ne sait pas, a-t-il cinglé. C’est ce qu’on veut justement changer. Ouvrir beaucoup plus les détails de la négociation.» Et de poursuivre : «Je crois que ce règlement a été mal fait. C’est-à-dire que dans le salary cap, s’il y a triche, il ne peut y avoir qu’une amende financière. Il doit y avoir retrait de points. Et s’il y a récidive, ce retrait de points doit être encore plus sévère. La Ligue a appliqué le règlement qui avait été voté. Elle ne pouvait pas aller plus loin et c’est ce qui me dérange.»

Le dirigeant girondin évoque la domination actuelle du Stade Toulouain sur le rugby français : «Elle ne me dérange pas. Quand tu travailles bien et que tu gagnes. Moi, ça m’inspire. Le souci, c’est de savoir, jusqu’à quel point on veut créer le Paris SG dans notre championnat. La salary cap, il est là pour réguler financièrement, pour qu’on ne fasse pas n’importe quoi mais surtout parce qu’on veut maintenir une équité sportive. Si demain, on laisse un PSG se fabriquer parce qu’on lui donne la possibilité d’avoir des moyens qu’on ne peut pas rattraper, neuf fois sur dix, on va connaître le vainqueur du championnat. Ce n’est pas ce qu’on veut. On veut du challenge, on veut que l’écart soit le plus réduit possible pour que chaque match soit une bataille que l’on gagne sur le terrain et pas en coulisses.»