C’est à Marseille, en mai 1849, que la rencontre a lieu. Lui, Sicilien républicain de 31 ans, a joué un rôle de premier plan dans la révolution de Palerme qui a chassé les Bourbons et créé un État sicilien républicain et indépendant. Il s’appelle Francesco Crispi. Pour les Italiens, c’est comme si on disait en France Gambetta ou Jules Ferry : un des pères fondateurs de la nation. Elle, c’est Rose Montmasson, une Savoyarde de Saint-Jorioz, au bord du lac d’Annecy. Elle n’est pas encore célèbre.
Les choses ne vont pas plus loin ce jour-là. Crispi, exilé et sans ressources, cherche à gagner Turin. Le royaume, qui comprend le Piémont italien, la Savoie et la Sardaigne, veut unifier l’Italie derrière Victor-Emmanuel II. Même les républicains, comme Mazzini, le maître de Francesco, y sont accueillis.