Explosion à Las Vegas : le Cybertruck de Tesla, un véhicule loin d’être ordinaire qui aurait permis de «limiter les dégâts»
L’explosion aurait pu être encore plus désastreuse. Mercredi matin, un véhicule Cybertruck de la marque Tesla a explosé devant un hôtel appartenant à Donald Trump, situé à Las Vegas. Seul le conducteur de la voiture est décédé et sept autres personnes ont été légèrement blessées. Sur le réseau social X, Elon Musk, patron de Tesla, s’est empressé de réagir, affirmant n’avoir «jamais vu quelque chose comme ça».
Quelques heures après, le milliardaire affirme qu’il a la preuve «que l’explosion a été provoquée par des gros feux d’artifice et/ou une bombe transportée à l’arrière du Cybertruck loué et n’est pas liée au véhicule lui-même». La voiture a été louée dans un autre État via la plateforme Turo, qui permet la location entre particuliers et qui avait déjà été utilisée pour louer le véhicule qui a foncé dans la foule en Louisiane, dans la nuit de mardi à mercredi.
«L’explosion a traversé le véhicule»
Si les autorités de Las Vegas n’ont pas encore rendu leurs conclusions, le shérif, McMahill, affirme que la structure du Cybertruck a «permis de limiter les dégâts». «La plus grande partie de l’explosion a traversé le (véhicule) par le haut et est ressortie. Si vous regardez la vidéo, vous verrez que les portes en verre de l’hôtel Trump n’ont même pas été brisées par l’explosion», complète-t-il. Sur le réseau social X, certaines personnes assurent maintenant que l’achat d’un Cybertruck «peut sauver des vies».
Une interrogation subsiste, quant au choix du véhicule par le conducteur s’il a commandité l’explosion. Pourquoi choisir une voiture potentiellement plus résistante et ainsi prendre le risque de minimiser la déflagration, si ce n’est en référence à Elon Musk ? L’explosion a par ailleurs eu lieu devant un hôtel de Donald Trump, qui doit prendre ses fonctions à la Maison-Blanche le 20 janvier prochain. Peu après sa victoire en novembre, l’ancien président des États-Unis a fait savoir qu’il nommerait Elon Musk en tant que ministre de «l’efficacité gouvernementale» aux côtés de l’homme d’affaires républicain Vivek Ramaswamy.
Toutefois, aucun test officiel n’affirme que le véhicule de Tesla est plus résistant qu’un autre. Mais sur son site, la marque assure que le verre blindé du Cybertruck «peut résister à l’impact d’une balle de base-ball lancée à 112 km/h ou de grêlons de classe 4». En 2019, lors d’un test réalisé sur scène, les vitres n’ont pourtant pas résisté au lancement d’une boule de pétanque. L’exosquelette du Cybertruck, en acier inoxydable, serait également «ultrarésistant», permettant ainsi de «réduire les bosses, les dommages et la corrosion à long terme». Sur la vidéo de l’explosion à Las Vegas, cet exosquelette est d’ailleurs toujours en place après la déflagration.
Le Cybertruck reste un véhicule à part, avec des mensurations hors norme de 5,68 mètres de longueur, 2,4 mètres de largeur et 1,7 mètre de hauteur. En véritable mastodonte, il pèse plus de 3,1 tonnes à vide mais parvient à passer de 0 à 100 km/h en 2,7 secondes. Si les Américains ont reçu leurs premières livraisons de ce modèle en décembre 2023, les Européens ne sont pas encore prêts à profiter du dernier-né de Tesla.
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Plutôt un camion qu’une voiture
Le Cybertruck dispose en effet d’angles affûtés sur sa carrosserie et l’Union européenne n’autorise pas les saillies. «La réglementation européenne impose un arrondi de 3,2 millimètres sur les parties saillantes. Malheureusement, il est impossible de réaliser un tel arrondi sur une tôle d’acier inoxydable de 1,4 millimètre», a expliqué Lars Moravy, vice-président en charge de l’ingénierie chez Tesla, à Top Gear .
À cela s’ajoute le tonnage conséquent du Cybertruck, qui en fait un poids lourd aux yeux des autorités européennes. Il faudrait ainsi que Tesla homologue son pick-up en camion de classe C1 ou produise une version moins lourde. Un travail préparatoire serait à l’œuvre pour concevoir une version homologuée en Europe, qui serait plutôt un camion électrique nommé Odyssey. Reste à voir son prix, avec un premier Cybertruck, non homologué, affiché cet été à 356.950 euros chez un revendeur des Pays Bas. Aux États-Unis, le modèle est plutôt vendu entre 56.000 euros et 91.700 euros, selon les options.
En décembre, 700.000 véhicules Tesla, dont certains Cybertruck, Model 3 et Model Y, ont été rappelés à cause d’un problème de voyant qui rendait impossible la détection d’une pression inadéquate des pneus et augmentait ainsi le risque d’accident de la route.