Raphaël Glucksmann fait son grand retour. Près de quatre mois après les européennes, où il était arrivé troisième juste derrière la macroniste Valérie Hayer, l’eurodéputé sort du silence dans Le Parisien , une semaine avant la rentrée de son parti politique, Place publique, près de Bordeaux. Alors que le Nouveau Front populaire (NFP) n’est pas parvenu à s’imposer pour Matignon, l’alliance électorale ne validant que la candidature de Lucie Castets, l’essayiste considère qu’une partie de la gauche «a raison de protester aujourd'hui.» «La vérité, c'est que la stratégie du tout ou rien, dictée par Jean-Luc Mélenchon dès 20h02 le soir du deuxième tour et appliquée par des gens tétanisés à l'idée de lui déplaire, ça a produit le rien», a sérieusement tancé Raphaël Glucksmann. «C'était voué à l'échec».
Déplorant l’intransigeance des principaux leaders du NFP qui n’ont pas voulu négocier sur leur programme, le parlementaire européen rappelle que la coalition «n’avait pas de majorité». Sans domination nette à l’Assemblée nationale, il fallait, selon lui, «discuter sur la base des propositions de gauche avec les autres forces politiques.» «Et si cela avait échoué, l'entièreté de la responsabilité aurait pu être rejetée sur Emmanuel Macron ou la droite», a martelé Raphaël Glucksmann, selon qui «il aurait fallu s'émanciper du maximalisme insoumis.»
«Fixer un cap clair»
L’homme fort des européennes a-t-il des ambitions ? Louant la «dynamique» des européennes qui a transformé Place Publique en «une force politique majeure», l’eurodéputé promet d’«aller écouter les gens, bosser sur la santé ou l'éducation sans se laisser aller aux facilités d'estrade». Avec une possible dissolution en ligne de mire. «Le but est d'esquisser un chemin en neuf mois, de fixer un cap clair sur le fond et sur la forme», précise-t-il. Et de vouloir «s'adresser à tous les Français, y compris ceux qui aujourd'hui ne peuvent plus saquer la gauche». En cas de législatives en 2025, il l’assume : «Nous serons prêts».