Certains y verront de la folie. D’autres un amour inconditionnel. Alain*, supporter du Paris SG depuis le plus jeune âge, est bien loin de toutes ces considérations. Depuis des mois, un cousin de la famille de sa compagne a prévu de fêter ses cinquante ans dans la région bordelaise lors du week-end de l’Ascension. Piscine, barbecue, détente et farniente au programme -sans enfant- pour passer le cap entouré des siens.
Seul problème, et non des moindres, le PSG dispute au même moment samedi soir la finale de la Ligue des champions. La deuxième de l’histoire du club. Un rendez-vous pour l’éternité. À ne pas rater pour le moindre supporter parisien qui se respecte. « Dès que j’ai appelé le cousin, il a compris et m’a répondu : « je le savais », raconte notre interlocuteur, 40 ans passés et qui a prévenu qu’il irait à Munich coûte que coûte samedi.
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Pour satisfaire tout le monde et ne priver personne, Alain, ancien abonné du Parc pendant des années du côté de la tribune Auteuil, a tout prévu depuis des semaines. Au fil des tours passés par le Paris SG en Ligue des champions, il a vu le coup venir. « Dès que le PSG était en demi-finale, j’ai commencé à réfléchir aux options et on a réservé un logement à Munich sans même savoir si Paris allait se qualifier contre Arsenal », sourit-il avec malice. Reste à mettre en place son plan, refourguer les enfants à la grand-mère et prévenir sa compagne. « Elle sait que le PSG, c’est quelque chose d’important dans ma vie, avoue-t-il, passionné. Même si je ne vais plus au Parc depuis l’arrivée du Qatar, je suis toujours le club et on fait des déplacements européens avec des anciens. C’était inconcevable de rater une finale de Ligue des champions. Inconcevable ! ».
Un avion Bordeaux-Munich samedi... sans aucune certitude d’avoir un billet pour le match
Quid du week-end en famille et amis du côté de Bordeaux ? Alain a tout prévu. Jeudi, il a effectué le trajet en voiture de la banlieue parisienne vers le sud-ouest avec sa compagne et des amis afin de profiter un peu du moment de fête. Le «fêté» du week-end, lui aussi fan du PSG, a gentiment décalé la grosse soirée du samedi à la veille pour que les convives restant profitent de la rencontre devant l’écran géant prévu pour l’occasion.
Quid du programme d’Alain ? Donc jeudi et vendredi en terre bordelaise… avant de filer à Munich samedi matin en avion. « C’est le deal que j’ai trouvé et personne ne m’en veut, mes proches comprennent », plaisante-t-il. Et Rose, sa compagne ? « Elle m’a même aidé à payer l’avion », précise-t-il avec le sourire. Donc samedi matin, direction la Bavière pour retrouver trois de ses amis et anciens abonnés du Parc.
Un budget de 700-800 euros pour tenter de trouver une place
Sur la bande, un seul du quatuor a réussi à trouver une place au stade. Alain a tout tenté et ne désespère pas de trouver un ticket dans les rues de Munich samedi. Il a prévu un budget de 700/800 euros pour tenter de s’asseoir à l’Allianz Arena. « Je ne pense pas aller au-dessus, mais sait-on jamais », ajoute-t-il, déjà heureux de profiter de l’ambiance dans les rues de la cité bavaroise après avoir en été privé en 2020 lors de la finale face au Bayern Munich (défaite 1-0) à Lisbonne, en pleine période Covid.
« C’était tellement frustrant que je me suis promis qu’en cas de nouvelle finale, quoi qu’il arrive, je serai présent dans la ville du match », enchaîne Alain. Week-end d’anniversaire écourté, femme « abandonnée », sans aucune place au stade, notre interlocuteur préfère le prendre avec philosophie : « Je peux comprendre que cela puisse étonner, mais mon amour pour le PSG est sans limite, la passion est toujours là malgré les années et les déceptions. Je suis là pour vivre des émotions avec une équipe cette année qui donne envie de la suivre. C’est peut-être une soirée unique dans une vie. »
*Le prénom a été modifié