Droits TV de la Ligue 1: «Pas à l’abri que des clubs s’arrêtent à la fin de saison, peut-être avant», le président de la FFF alarmiste
Le football professionnel français traverse une nouvelle crise profonde. Avec le litige entre la LFP et DAZN, diffuseur principal de la Ligue 1, la situation est dramatique. Certains clubs sont dans le rouge financièrement, d’autres titubent, et le nouvel épisode des droits TV inquiète tous les acteurs. Sans que personne ne sache comment ce dossier se terminera. Ce jeudi, au siège de la Fédération française de football, Philippe Diallo, après le comité exécutif (Comex) de la 3F, a tenu un point presse avec quelques médias. Sans surprise, ce dossier explosif fut au centre des discussions.
« C’est un vrai sujet de préoccupation de la FFF et un certain nombre de clubs sont en très grande difficulté sur le plan de la trésorerie, avance le président de la plus puissante fédération sportive de France, qui annonce une réunion avec tous les acteurs (FFF, LFP, CVC, clubs pros, DNCG…) début mars. En Ligue 1 et Ligue 2, nous avons des clubs en grande difficulté, mon rôle est d’essayer d’éviter des défaillances (...) On n’est pas à l’abri que des clubs s’arrêtent à la fin de la saison, peut-être avant. » Et Diallo d’asséner une pique envers les responsables, sans les nommer : « La situation n’est pas bonne pour la crédibilité de notre football. »
Un scénario à la Mediapro ? Diallo n’y croit pas
Au côté de son directeur général, Jean-François Vilotte, le patron du football français, qui refuse d’attaquer Vincent Labrune et sa gestion catastrophique des droits TV (« ce n’est pas une question d’homme »), ne pense pas à un scénario à la Mediapro (le diffuseur espagnol avait laissé le foot professionnel exsangue en mettant fin en cours de saison 2020-2021 à son contrat d’un milliard d’euros annuels). « Ce n’est pas le même cas de figure car nous ne sommes pas face à un acteur (DAZN) qui manque de ressources », avoue-t-il, serein.
Pour lui, le football professionnel français doit voir plus loin. Et se remettre en cause. Comment ? « En revoyant son modèle économique » qui repose « d’une part sur les droits audiovisuels et d’autre part sur le marché des transferts, la vente de ses joueurs ». Et aussi « son mode de gouvernance ». La FFF, dont le numéro deux est Jean-Michel Aulas, ancien patron historique de l’OL, a des idées et veut en faire part lors de la prochaine réunion de mars. Le temps presse face à une situation d’urgence.